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Le congé menstruel, c'est dire "on vous voit, on vous entend", estime l'association Bretagne Endométriose

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La Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale examine ce mercredi une proposition de loi qui prévoit un congé menstruel pour les femmes qui ont des règles douloureuses. Un congé nécessaire estime Solenn Gehannin, présidente de l'association Bretagne Endométriose.

Solenn Gehannin, la présidente de l'association Bretagne Endométriose, a vécu des années d'errance médicale avant d'être diagnostiquée
Solenn Gehannin, la présidente de l'association Bretagne Endométriose, a vécu des années d'errance médicale avant d'être diagnostiquée © Maxppp - Emma BUONCRISTIANI

On estime en France que 2 millions de femmes sont atteintes d'endométriose, une maladie gynécologique inflammatoire chronique qui rend les règles très douloureuses, soit une personne sur 10. Et une femme sur deux souffre de règles douloureuses. Alors reparler du congé menstruel à l'Assemblée nationale, c'est une "bonne chose" estime Solenn Gehannin, présidente de l'association Bretagne Endométriose. Ce mercredi, une proposition de loi portée par le député écologiste de Dordogne Sébastien Peytavie est examinée en commission des Affaires sociales. Le texte prévoit un congé de 13 jours par an pour les femmes souffrant de "menstruation incapacitante". Le texte sera débattu le 4 avril à l'Assemblée nationale.

Errance médicale

La jeune femme souffre moins aujourd'hui. "J'ai la chance de ne plus avoir les règles puisque je porte un contraceptif hormonal, une pilule que je prends quotidiennement depuis une dizaine d'années. Ce n'est pas pour autant que je n'ai plus mal, mais du plus loin que je me souvienne, les règles, c'était vraiment un moment que j'appréhendais dans ma vie en fait, dans mon quotidien. Mes règles m'empêchaient de vivre normalement", se souvient Solenn Gehannin. A l'époque, au collège et au lycée, "je ne pouvais pas aller en cours, je vomissais, je ne pouvais pas faire de sport. J'avais tellement mal que j'arrivais pas à me lever, à m'alimenter".

Un quotidien d'autant plus pénible que la jeune femme ne comprenait pas ce qu'elle avait. "J'ai mis une dizaine d'années à me faire diagnostiquer." Solenn Gehannin évoque une "errance médicale", pas du tout de "prise en considération", et une grande solitude.

"On vous voit"

Alors aujourd'hui, inscrire ce congé menstruel dans la loi, ce serait "une bonne chose", appuie la jeune femme, qui parle de son expérience. "Quand on est atteint d'endométriose, c'est compliqué parce qu'il faut parfois aller se faire diagnostiquer dans de grandes villes", et ça coûte de l'argent. "En fait, la maladie coûte extrêmement cher aux patientes, déjà dans la prise en charge, mais il y a aussi le fait que quand on est en arrêt à cause de la maladie et qu'on n'a pas de reconnaissance quelconque, que ce soit travailleur handicapé ou d'aménagement de poste possible, on a des jours de carence et on perd de l'argent."

Pour la présidente de l'association Bretagne Endométriose, ce congé menstruel aurait "une vraie valeur, une vraie qualité au sein des entreprises et des administrations publiques. Et c'est une avancée parce que c'est prendre en compte et dire 'on vous voit, on vous entend et on aménage votre poste pour que vous puissiez bien vivre'. Parce que travailler quand on est malade, quand on vomit, quand on se vide de son sang, on n'est pas efficace, mais on n'a pas le choix quand même de venir des fois pour des raisons financières."

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