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En Touraine, après le gel, la sécheresse, pourrait devenir le prochain ennemi de nos agriculteurs

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Nous avons connu de lourds épisodes de gel en Touraine, mais le spectre de la sécheresse plane sur cet été 2021... Une situation inquiétante pour nos paysans, qui envisagent déjà des solutions, notamment pour palier le manque de fourrage.

La sécheresse guette t-elle une nouvelle fois les agriculteurs ?
La sécheresse guette t-elle une nouvelle fois les agriculteurs ?

Philippe ce matin après le gel,  parlons sécheresse…

Ainsi va le métier de paysan soumis au bon vouloir du temps. Il a fait froid, la nature sortait juste de l’hiver et l’absence de pluie est passée un peu inaperçue sauf pour les agriculteurs et les jardiniers. 

Bon rien de dramatique, nous sommes début mai…la pluie peut venir. D’ailleurs nous avons perçu quelques gouttes. 

Oui la plus viendra, c’est sûr mais probablement un peu tard pour réussir un tournesol et remplir les épis de blé et les siliques du colza. Pour mouiller le sol convenablement, l’idéal serait l’arrivée dans la semaine de 50 litres d’eau par mètre carré, si possible en deux fois. Les éleveurs de ruminants attestent quant à eux d’une baisse de moitié de la récolte d’herbe. Les deux premières coupes de mars et avril, ensilées ou enrubannées pour l’hiver sont de bonnes qualités nutritives mais modestes en volume. Depuis l’herbe reste rase y compris dans les parcelles directement pâturées. . 

Un situation un brin anxiogène pour les éleveurs, quels sont leur marge de manœuvre, acheter du fourrage ? 

C’est une solution mais quand tout le monde en cherche en même temps, y compris les belges et les hollandais, ça devient compliqué. Les cours de la luzerne et du foin disponibles s’envolent. Cette réalité se présente dans un contexte de rareté des matières premières utilisées en aliments du bétail. C’est le cas aussi des tourteaux de colza issus de la production de biodiesel, riches en protéines, ils peinent à compenser la difficulté d’importer du soja non OGM. L’habituel gisement de pulpes de betteraves a fondu du fait de l’écroulement de la production betteravière après l’interdiction d’un insecticide. Quant aux drêches de brasserie, elles se font rares car leur offre est directement liée à la production de bières dont la consommation a fortement chuté avec la fermeture des bars et l’absence de matchs et de festivals. Pour limiter la consommation de leur troupeau, des éleveurs ont d’ores et déjà tranché dans le vif en réduisant l’effectif. 

Tous ces événements qui s’enchaînent, c’est un peu la poisse…

Ou la suite logique de certaines décisions ? Si la pluie arrive enfin, c’est le maïs ou des fourrages à implantation rapide comme le trèfle violet qui peuvent rétablir la situation. Il reste un mois pour semer du maïs, c’est jouable notamment pour les éleveurs irriguant à partir de forages, si les rivières sont basses, les aquifères ont été remplis par les pluies de l’hiver. Des éleveurs laitiers envisagent la création de retenues pour stocker toute cette eau de ruissellement partant vers l’océan en morte saison. Une poignée d’éleveurs ont aussi renoué avec un trésor de bienfait bien connu de leurs grands-parents, la betterave fourragère dont une tonne est l’équivalent alimentaire d’1,5 de maïs ensilé. Elle est soit ensilée, soit directement pâturée au champ par des vaches qui en raffolent. Conduite dans de bonnes conditions, la betterave fourragère produit facilement 100 tonnes par hectare d’une nourriture haut de gamme. Et puis quelques mots sur une nouvelle venue dans la ration des animaux, la silphie perfoliée. Elle est un peu présentée comme une fourragère magique car elle est pérenne et résistante à la fois au froid et à la sécheresse. Il est probable que cette plante originaire Amérique du nord ressemblant de loin à des bouquets de tournesol rejoigne rapidement le tableau de nos paysages malgré un coût d’implantation élevé.

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