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le dossier de "terre de Touraine"

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Philippe Guilbert évoque les courants vagabonds.

Ondes vagabondes ?
Ondes vagabondes ? - Terre de Touraine

Philippe Guilbert évoque les courants vagabonds. 

Ils s'agit des débordements électromagnétiques dans l’air et dans la terre. Car, si cette semaine Terre de Touraine s’intéresse aux interférences possibles des ondes électromagnétiques et des courants électriques vagabonds, c’est qu’ils peuvent nuire aux animaux et aux gens si des précautions élémentaires ne sont pas prises. 

Les témoignages dont on entend parler ci-et là sont nombreux. Mais des spécialistes les estiment parfois pas toujours fondés. Comment trier le bon grain de l’ivraie ?  

Comme souvent,  la vérité est une nuance de gris. Une certitude malgré tout, l’influence des ondes électromagnétiques sur le vivant régulièrement dénoncée, notamment par des éleveurs, n’est pas toujours prise en compte lors de la pose d’installations électriques de production ou de transport.  

Que se passe-t-il concrètement ?  

Dans l’air, la puissance des émetteurs des antennes pour téléphonie mobile affecte des personnes diagnostiquées électrosensibles, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Si je prends par exemple les bureaux de notre rédaction à la Maison des agriculteurs, ils sont situés à moins de 100 m d’un pylône  bardé d’antenne. Et à ma connaissance aucun de nous ne semble souffrir de cette présence. Mais lors d’une réunion sur le sujet qui s’est tenue récemment à St Flovier, une éleveuse de la Sarthe a raconté la souffrance de son mari électrosensible. Elle explique que Didier vit un enfer permanent avec perte de sommeil et migraines. Aviculteurs sous label, le couple constatent aussi les retards de croissance de leur poulets. 

Et vous nous avez aussi parlé des courants vagabonds… 

Oui et là encore le témoignage d’Alain Crouillebois, est édifiant. Cet éleveur laitier de l’Orne a détaillé le préjudice vécu par son troupeau après l’installation en 2010 d’un transformateur avec une ligne 20 000 V à proximité de la stabulation (20 m). Photos à l’appui, l’éleveur, dont l’élevage moderne fonctionnait normalement, montre comment son troupeau, du jour au 

lendemain, refuse de passer à la traite et s’agglutine en bout de bâtiment au plus loin du robot de traite, une fois le transformateur posé. 

Mais les éleveurs je suppose réagissent, demandent modification réparation, on peut imaginer que tout cela est pris en compte. 

Pour les courants vagabonds, oui l’Etat a pris des dispositions, anciennes déjà. En 2000, le Groupe Permanent pour la Sécurité Électrique en milieu agricole a vu le jour, regroupant les ministères de l’agriculture et de la transition écologique, les chambres d’agriculture, la Confédération générale de l’élevage et plusieurs opérateurs dont Enedis, RTE. Le GPSE diffuse un document d’information régulièrement mis à jour et diligente aussi des enquêtes terrain voire finance des travaux d’amélioration.  Mais les éleveurs sont loin d’être satisfaits. Par exemple, celui de l’Orne a finalement financé à ses frais le déplacement du transformateur, soit 100 000€ tout de même. Quant au couple sarthois, l’opérateur refusant pour l’instant de déplacer son pylône, il redoute avec angoisse l’arrivée de la 5G. 

Quels conseils peut-on donner avec l’arrivée prochaine d’éoliennes dont on dit qu’elles produisent des ondes basses fréquence, ou tout simplement l’installation de nouvelles lignes électriques.  

D’abord le pire n’est jamais sûr. J’ai interrogé des éleveurs de la région de Cholet qui sont entourés d’éoliennes et ils ne signalent rien d’anormal, ni sur leurs troupeaux, ni sur eux. Mais si les installations sont défectueuses comme par exemple des mises à la terre mal faites ou des courants vagabonds qui atteignent des courants d’eaux souterrains, voire affectent des forages dont l’eau est bue par les vaches, des soucis peuvent naître. Le GPSE est clair sur le sujet, je le cite : « Une installation électrique bien conçue et bien entretenue constitue, à la base, la meilleure prévention. Dans le cas contraire, ses dysfonctionnements peuvent engendrer des perturbations qui, en se superposant à d’autres facteurs de stress d’origines diverses, risquent de contribuer à la dégradation de l’état de santé des animaux. »  Donc, il faut absolument avant toute nouvelle installation faire faire un protocole de constat technique « en béton ». Ça coute 3 K€ et en Pays de Loire, c’est la région qui le prend en charge. Une initiative qu’Alain Rezeau, éleveur et ancien responsable élevage de la chambre d’agriculture d’Indre-et-Loire , présent à la réunion de St Flovier aimerait bien voir instauré en Indre-et-Loire. Des réunions d’information à l’initiative de la chambre vont avoir lieu dans les prochaines semaines. 

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