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Le dictionnaire amoureux de la Moselle : SNACK LA LORRAINE

À retrouver dans l'émission
Le dico de Nicolas Turon sur France Bleu Lorraine Nord
Du lundi au vendredi à 6h50 et 16h50
- Mis à jour le
Par

Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.

Le dictionnaire amoureux de la Moselle : SNACK LA LORRAINE
Le dictionnaire amoureux de la Moselle : SNACK LA LORRAINE © Getty - Mike Kemp

Jadis, l’aventurier faisait cuire son steak sous la selle de son cheval. C’est certainement en prévision de la dalle des voyageurs que le Snack La Lorraine s’installa dans le quartier de la gare à Sarreguemines, face à la Place Sibille, près des haltes SNCF et routière. Face au tribunal et au monument au morts, aussi : on y servait des bockwurst entre deux audiences, un hamburger pour fêter un divorce, et des merguez assez épicées pour réveiller un moribond.

Cabane à saucisses, pain gorgé de sauce, bacs à frites, rien que de l’ordinaire pour un snack, me direz-vous ; c’est le rituel qui fait la renommée d’un établissement. Et le jour de sa fermeture, on regrette ce qui ne sera plus présent. Demandez aux lycéens de Jean de Pange où ils vont acheter une barquette de frites avant de sauter dans le TER ou dans le bus, à présent ! Sortie de cinéma, premier rencart, fringale d’après-cuite, tout le monde a une bonne raison de manger des frites.

À Sarreguemines, le snack marquait le point de départ pour passer le permis de conduire, aussi : pour des générations d’apprentis chauffeurs mosellans, le trac a l’odeur de la saucisse grillée.

La Lorraine était un snack d’avant l’hégémonie du snack, capable d’embaumer tout un quartier avec une promesse de frite, d’installer un brouillard de grésil, de transformer Sarreguemines en cité de la faïence et des doigts luisants...

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