Le dictionnaire amoureux de la Moselle : Les lunettes au flan
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
La boulangerie mosellane a la particularité d’offrir des séances d’orthoptie aux fins gourmets. Car, entre les pains au chocolat (avec glaçage), les schneks et les pâtés lorrains, on trouve une viennoiserie typique, parangon du plaisir sucré : les lunettes au flan.
Autant le dire tout de suite : n’essayez pas de regarder au travers de ces lorgnons. Vous auriez l’air d’avoir chopé une sacrée conjonctivite (j’adresse au passage un salut amical à tous ceux qui lavent leurs carreaux de binocle avec une tranche de mortadelle… Attention aux pistaches, ça raye). En chaussant les lunettes au flan sur le tarin, vous ne verriez que les lettres
G
O U
R M A
N D I S E
sur le tableau optométrique Monoyer.
Car les lunettes au flan sont composées d’un huit en pâte feuilletée levée, autrement appelée « pâte à croissant », autrement appelée « mon bide au sortir de l’hiver », torsadée, garnie de crème pâtissière ; crème qui a un point commun avec Anastasia Steele, l’héroïne de 50 nuances de Grey : elle a été détendue avec un fouet...