Le dictionnaire amoureux de la Moselle : DEMOGRAPHIE
Chaque matin, Nicolas Turon rend hommage à son département avec un texte drôle, tendre et complice, en forme de déclaration d’amour à la Moselle. Il choisit un emblème appartenant à l’histoire ou à l’actualité et le traite de manière décalée.
Vous le savez, trois choses seulement ne mentent jamais : les enfants, les statistiques et les leggings. Il faut donc accueillir les derniers chiffres de l’INSEE relatifs à la démographie dans notre département comme une implacable vérité : on fait de moins en moins de bébés en Moselle. Depuis 2020, la balance entre les décès et les naissances balance en effet sérieusement du côté de la faucheuse, au point de faire regretter son invention à Roberval. Selon le rapport, les femmes accouchent en moyenne d’1,4 enfant, ce qui est dégoutant (on se demande où se trouve le reste du corps du deuxième), et la courbe de la natalité s’effondre : 12 000 naissances par an en Moselle en 2014 contre un peu plus de 8 000 en 2023. Et ce, alors même que la population de cigognes, elle, n’en finit plus d’exploser. Un paradoxe à mettre sur le dos des piafs : autrefois chargés de la livraison des nouveau-nés, les volatiles semblent avoir troqué le baluchon pour un costume de coucou, construisant leur nid n’importe où. Encore quelques années à ce régime et nous serons rendu à la politique de l’enfant unique, un malthusianisme de circonstance.
On explique encore peu ce revirement sociologique : peut-être que les critères sociaux changent, peut-être qu’on aime moins faire l’amour, peut-être que les jeunes mosellans ont tout simplement ouvert les yeux et regardé autour d’eux.
Que pourrait faire la Moselle pour relancer les naissances ?...
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