L'avenir du transport à hydrogène est dans la Somme

Votre société est spécialisée dans ce qu'on appelle le "rétrofit", transformation en français. Concrètement, qu'est ce que c'est ?

Alexis Rambaud, chef de projet chez IBF H2 : L'arrêté du 13 mars 2020 nous dit que tout constructeur peut transformer, retrofiter des véhicules. C'est en fait enlever toute cette partie un peu ancienne du véhicule pour la mettre au goût du jour et sur un véhicule de transport en commun, on vient enlever le moteur, la boîte de vitesses et les équipements autour pour installer une solution zéro émission. Une solution zéro émission, c'est quoi aujourd'hui ? C'est une solution qui ne pollue pas. Donc on va retrouver très généralement des moteurs électriques, des batteries. Et puis pour nous, de notre côté, la pile à combustible qui va permettre de créer de l'électricité à partir de l'hydrogène et donc de l'autonomie.

Et donc, avec ce procédé, vous avez lancé l'an dernier un premier car à hydrogène testé en Normandie sur la ligne entre Rouen et Evreux. Est ce qu'on peut imaginer dans quelques années voir des bus de ville adopter cette solution, par exemple à Amiens ? Est ce que vous y travaille actuellement ?

Aujourd'hui, nous travaillons sur le car de Transdev Normandie avec la région Normandie. Nous avons d'autres projets un peu partout sur d'autres véhicules et il est tout à fait pensable de voir des bus et d'autres cars aussi retrofités à l'hydrogène.

Alors l'hydrogène, c'est plus écologique, mais est ce que c'est aussi plus économique ? En clair, est ce qu'un trajet dans des cars ou des bus à hydrogène pourrait, avec cette solution, coûter moins cher ?

On est au début de cette solution. Alors sur la partie ravitaillement, la recharge en hydrogène, je laisserais les distributeurs en parler. Mais sur le diesel, aujourd'hui nous sommes sur des consommations de 25 litres aux 100 sur des véhicules équivalents et nous nous avons une consommation en hydrogène aujourd'hui qui va pas excéder les 4 à 7 kilos pour 100 kilomètres. Donc ça nous revient globalement sur 25 litres aux 100 à 2 euros du litre, pour une cinquantaine d'euros et les 4 à 7 kilos d'hydrogène, c'est en général une dizaine d'euros.