"O ghel an heu" est devenu "au gui l’an neuf"
La minute de Pantxo, tous les matins 6h25 sur France Bleu Pays Basque
Il y a une semaine je vous parlais du houx de Noël et aujourd’hui, je ne pouvais commencer cette année 2018 sans évoquer le gui, surtout que vous serez nombreux à accrocher une touffe de gui dans votre entrée.
Cette habitude nous vient des celtes pour qui, deux ennemis réunis par hasard sous une boule de gui ne pouvaient que laisser leurs armes et faire une trêve à défaut de la paix.
Les druides cueillaient le gui au solstice d’hiver comme plante sacrée mais aussi pour guérir des maladies, pour la fertilité et pour immuniser contre les sortilèges et les poisons. Lorsqu’il couper le gui, il y avait un rituel qui consistait à prononcer la phrase suivante : « O ghel an heu » qui se traduit par : « que germe le blé » et la phrase s’est transformée petit à petit par : « au gui l’an neuf » et c’est au XVIII siècle que cette tradition de s’embrasser sous le gui va commencer.
Cette pauvre plante qui a été condamnée à vivre perchée porte en plus la mauvaise réputation de plante parasite et ce n’est pas tout à fait juste, on devrait la qualifier de plante semi-parasite.
C’est vrai qu’il puise la sève brute de l’arbre sur lequel il est fixé mais par rapport aux végétaux qui sont réellement parasites, le gui fait de la photosynthèse et les études récentes sur cette plante avancent l’idée que le gui pourrait renvoyer à l’arbre qui l’accueille de la sève élaborée riche en substances nutritives. Les vieux paysans des bocages normands le savaient ’ils déjà eux qui clamaient : qui coupe le gui crève l’arbre.
Si le gui parait toujours vert, c’est un caduc, ses feuilles tombent au cours de l’été de l’année qui suit leur naissance mais quand les vieilles feuilles tombent, les nouvelles ont déjà pris leur place depuis quatre mois.
Bonne année à tous ! Urte berri on !