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Le succès des restaurants clandestins

À retrouver dans l'émission
Par
  • France Bleu

Comme on loue une chambre chez l'habitant grâce à Airbnb, on peut maintenant aller diner chez des particuliers

dîner chez l'habitant
dîner chez l'habitant

Cela fonctionne exactement de la même façon que le site de location d'hébergement. Vous vous inscrivez sur un site (il en existe des dizaines). Si vous voulez faire  le dîner et recevoir chez vous, vous donnez la date du repas, vous mettez des photos de vos plats et de votre intérieur. Et vous précisez les contreparties que vous demandez. Soyons clair, en général, il s'agit d'argent. Côté dîneur c'est le même principe. Vous choisirez en fonction des photos des plats qui vous seront servis mais aussi des lieux. Vous réservez et c'est là que vous payez, votre repas à votre hôte mais aussi les frais du site.

Comment savoir où on met les pieds ?

Comme pour tous les sites collaboratifs, après le dîner, les invités notent le cuisinier et vice versa. On trouve ces restaurants clandestins dans toutes les grandes villes en France mais aussi à Londres, à Barcelone, à Montréal, à New York à Sydney ou à Tokyo. Prix moyen du repas 25 euros, boisson comprise. Il existe plusieurs plateformes de ce type comme voulezvousdiner.com ou Vizeat qui a absorbé son concurrent Cookening.

Il y a aussi ceux qui cuisinent mais qui ne reçoivent pas

Par exemple Comuneat qui n'existe pour le moment qu'en région parisienne et qui ne marche que pour le dîner. Là des cuisiniers amateurs vous proposent des plats. A vous d'aller les chercher pour les manger chez vous. Vous pouvez aussi vous faire livrer moyennant un supplément. Le choix se fait en fonction des plats mais aussi de la proximité. Même principe pour Mon voisin cuisine.fr ou Super Marmite. Dans tous les cas, tant que cette activité reste occasionnelle, vous n'êtes pas obligés de déclarer les revenus que vous en tirez

Evidemment les restaurateurs râlent

Evidemment. Ils estiment qu'il y a déjà en France au moins 3 000 cuisiniers amateurs qui reçoivent ainsi des clients. Pour eux c'est de la concurrence déloyale et de travail illégal puisque ces cuisiniers-là ne payent pas d'impôt, pas de taxes, pas de licence IV pour vendre de l'alcool, par de droits d'auteur pour la musique diffusée pendant le dîner etc la liste est longue. Cela dit, certains de ces cuisiniers ont le statut d'autoentrepreneur voire de traiteurs professionnels et déclarent donc leurs revenus. D'ici trois ans, les professionnels estiment qu'il y aura 20 000 restaurants clandestins en France.

Dominique Esway

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