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Lycée musulman Averroès : la décision du tribunal administratif de Lille est "une onde de choc terrible"

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Le tribunal administratif de Lille a rejeté ce lundi les recours déposés par le lycée Averroès et confirmé la résiliation du contrat d'association entre l'établissement et l'État, décidée par le préfet du Nord au mois de décembre. "Une onde de choc terrible", pour la porte-parole des personnels.

A Lille sud, le groupe scolaire Averroès regroupe un collège et un lycée, plus grand établissement musulman de France
A Lille sud, le groupe scolaire Averroès regroupe un collège et un lycée, plus grand établissement musulman de France © Radio France - Odile Senellart

La décision rendue par le tribunal administratif de Lille est "une onde de choc terrible", réagit Amel Afejjay, porte-parole des personnels du lycée Averroès. Ce lundi, les recours déposés en référé par l'établissement ont été rejetés par le tribunal administratif qui, tout en renvoyant le dossier au fond, valide la décision du préfet du Nord de résilier le contrat qui lie le lycée privé à l'État. Pour le principal lycée musulman de France, cette décision signifierait l'arrêt des subventions à partir de la rentrée 2024.

"Cela fait l’effet d’un second coup de massue", confie Amel Afejjay, invitée ce mardi de France Bleu Nord. Elle explique que la fin du contrat signifie que les professeurs ne seront plus payés par l'État : "Nous devrons chercher un autre emploi, en sachant qu’il n’y a pas d’obligation de réemploi. À nous de candidater et après c’est vraiment à la discrétion des chefs d’établissement de nous accepter ou pas."

Environ 400 élèves sont actuellement scolarisés au lycée Averroès de Lille. "Il y a bien évidemment beaucoup d’inquiétude de la part des parents et des élèves. Il va falloir discuter de tout ça sereinement avec l’ensemble de la communauté éducative et c’est une onde de choc terrible", témoigne la représentante du collectif des personnels du lycée Averroès.

"J'applique à la lettre le programme de l'Education nationale"

Amel Afejjay, professeure d'histoire-géographie et d'enseignement moral et civique, assure n'avoir jamais enseigné de choses "contraires aux valeurs de la République", malgré les accusations de la préfecture formulées à l'encontre du lycée : "Je suis une fonctionnaire qui applique à la lettre le programme de l’Éducation nationale. C’est vraiment l’opprobre qui est jetée sur nous".

Selon Amel Afejjay, "il y a des enjeux politiques derrière tout ça. On a vraiment le sentiment d’un acharnement. Pour moi rien ne justifie la résiliation du contrat (…) c’est disproportionné. Moi qui ne cesse de répéter à mes élèves que ce sont des citoyens français à part entière, là franchement je ne sais pas comment je vais amener le sujet". Elle aimerait "qu’on mette le même zèle et la même énergie dans le contrôle de tous les établissements confessionnels. Même en gardant la tête froide, le deux poids deux mesures nous vient à l’esprit forcément".

Le bras de fer engagé entre l'établissement et la préfecture n'est pas terminé, puisque les avocats d'Averroès ont annoncé ce lundi qu'ils allaient se pourvoir en cassation.

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