Dix ans après la loi ALUR, la sénatrice PS Audrey Linkenheld souhaite "une autre grande loi du logement"
Co-rapporteure de la loi ALUR en 2014, la sénatrice socialiste Audrey Linkenheld, adjointe à la mairie de Lille, était l'invitée ce matin du 6-9 de France Bleu Nord.
En 2014, la loi ALUR introduisait dans l'immobilier le préavis d'un mois dans les zones tendues, l'encadrement des loyers ou encore la création de fonds de travaux pour les copropriétés. Mais dix ans plus tard, le secteur connaît une nouvelle crise, alliant pénurie et problématiques de "mal logement" concernant plus de 4 millions de personnes.
"La loi ALUR a posé les bases de choses qui existent encore aujourd'hui, explique Audrey Linkenheld ce mardi sur France Bleu Nord. Mais ce qui nous a manqué depuis, c'est une autre grande loi du logement. Nous étions déjà à l'époque dans une situation de crise où il fallait produire davantage, rénover davantage. Il eût fallu que le pouvoir en place continue de le faire. Or, aujourd'hui, force est de constater qu'il n'y a pas de confiance entre les pouvoirs publics, les professionnels et les particuliers. Et donc la crise, malheureusement, ne fait que s'aggraver."
Députée en 2014, la socialiste Audrey Linkenheld est aujourd'hui élue au Sénat. Invitée du 6-9 de France Bleu Nord, elle estime qu'il faut aujourd'hui continuer à accompagner les propriétaires dans la rénovation énergétique de leur logement, mais également construire davantage de logements pour résorber la pénurie.
"Il faut produire des logements neufs dont les prix et les loyers correspondent aux capacités réelles des ménages, donc du logement abordable pour les classes moyennes, pour les classes populaires", explique l'adjointe à la mairie de Lille, estimant qu'il ne faut pas remettre en cause la loi SRU qui impose des quotas de logements sociaux dans les villes, même si ces quotas ne sont pas respectés dans certaines communes.
"Plus ça va, plus la loi est respectée dans beaucoup plus de territoires. Et il ne faut jamais oublier que même s'il y a des communes qui ne respectent pas la loi, elles payent des pénalités. Et ces pénalités, elles servent à financer du logement social, c'est de l'argent qui de toute façon va vers le logement social", conclut Audrey Linkenheld.
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