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“Le projet d’aide à mourir déclenche déjà des propos intolérables” selon ADMD du Calvados

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L’association pour le droit à mourir dans la dignité se réjouit de la volonté d’Emmanuel Macron de faire évoluer la loi sur la fin de vie, avec la possibilité de suicide assisté ou d'exception d’euthanasie. Mais Patrick Soyer, délégué du Calvados, déplore certaines réactions des opposants.

24 janvier 2024 : rassemblement de l'ADMD aux abords de l'Assemblée Nationale
24 janvier 2024 : rassemblement de l'ADMD aux abords de l'Assemblée Nationale © Maxppp - Bruno Levesque

Emmanuel Macron a dévoilé dimanche son "modèle français de la fin de vie": une "aide à mourir" qui doit permettre à certains patients, selon des "conditions strictes", de recevoir une "substance létale". Une évolution majeure en France où le principe est celui de la sédation profonde : un patient en phase terminale est endormi pour lui épargner des douleurs insupportables. L’association pour le droit à mourir dans la dignité estime que les pistes avancées par le Chef de l'Etat vont dans le bon sens. Mais elle redoute un débat violent durant les deux mois et demi à venir, jusqu’à la présentation d’un projet de loi (théoriquement le 27 mai) à l’Assemblée nationale.

Patrick Soyer, délégué du Calvados de l’ADMD, s’inquiète de fausses interprétations déjà relayées sur les réseaux sociaux. “Je lis des dizaines de commentaires des “pro-vie”, contrairement à nous qui représentons les “pro-choix”. Certains affirment qu’on va commencer par tuer les vieux, puis après les chômeurs, les inutiles et les improductifs. Ou alors, autre genre de commentaire que je lis : les enfants vont être contents, ils vont pouvoir euthanasier papy et mamie pour pouvoir hériter”. Patrick Soyer affirme que les partisans d’un droit à l’aide à mourir vont aussi devoir mieux communiquer pour afficher leurs positions. “Nous sommes tolérants. Moi je suis à 100 % pour l'aide à mourir, mais c'est mon choix. En aucun cas j'essaierai de vous m’opposer à vous. Votre décision vous appartient et vous regarde. Mais nos adversaires nous disent que la vie est sacrée et vous devez l'accepter comme ça, point final

Son association compte environ 500 membres dans le Calvados. Et elle est sollicitée par des patients parfois usés psychologiquement comme physiquement après des mois ou des années à se battre contre la maladie. “Je leur donne des adresses et je leur explique les procédures à l’étranger. En Belgique où il faut faire plusieurs déplacements pour voir des médecins et c’est long. Ou alors en Suisse où un suicide assisté, qu’on appelle maintenant une mort volontaire assistée, coûte entre 12.000 et 15.000 €. Il faut neuf mois d'attente tellement il y a de Français qui demandent à aller mourir en Suisse, où on nous dit “ vous les Français, le pays de la liberté, vous n’avez qu’à faire une loi comme nous !” martèle Patrick Soyer.

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