"Le pacte enseignant ne règlera pas les absences de professeurs" - Bertrand Buffetti, SNES-FSU Normandie

Lundi prochain 568.000 élèves seront concernés par la rentrée scolaire en Normandie. Auront-ils tous un professeur devant eux ? D'Emmanuel Macron à Christine Gavini, la rectrice d'Académie de Normandie, en passant par Gabriel Attal, le ministre de l’Éducation nationale, la même promesse est martelée en cette période de pré-rentrée : “il y aura un professeur devant chaque classe”. Bernard Buffetti, co-secrétaire académique du syndicat SNES-FSU en Normandie, est beaucoup plus sceptique.

L'une des nouveautés cette année est le pacte enseignant. Des professeurs seront incités financièrement à remplacer leurs collègues absents pour de courtes durées. En contrepartie, ils recevront 1.250 euros brut par an. L’adhésion à ce pacte enseignant sera très faible d’après Bertrand Buffetti. “Selon les premiers retours, les chiffres ne sont pas aussi optimistes que ceux du ministère au mois de juin. Il parlait de 30 %. Là, je pense qu'on ne sera même pas à 10 % des enseignants. Dans mon établissement, le lycée Fresnel à Caen, je sais qu'il y en a pas un seul sur la centaine d’enseignants” explique le professeur de mathématiques. Il critique le caractère obligatoire du remplacement, sans tenir compte de certains critères. “Ce système de remplacement existait et fonctionnait parce que les collègues se parlaient entre eux, décidaient de ce qu'ils allaient faire. Bref, ça fait un acte pédagogique qui avait tout à fait son sens et qui permettait d'assurer la continuité du service. Mais ce nouveau système de contrat exclut la possibilité de refuser un remplacement qui ne convient pas”.

Retrouvez en vidéo l’intégralité de l’interview de Bernard Buffetti, co-secrétaire académique du syndicat SNES-FSU en Normandie, invité ce jeudi matin du 6-9 de France Bleu Normandie