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Fin de la limite d'une cartouche de cigarettes rapportée de l'UE : "Il y a un flou autour de cette annonce"

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Depuis la publication d'un décret supprimant les limites d'importation de cartouches de cigarettes depuis l'étranger, de nombreuses questions se posent. La Seita, acteur majeur du monde du tabac, publie une enquête pour quantifier le nombre de cigarettes achetées hors des réseaux "classiques".

Depuis le 29 mars, il n'y a plus de limite de quantité pour ramener des cigarettes achetées au Luxembourg.
Depuis le 29 mars, il n'y a plus de limite de quantité pour ramener des cigarettes achetées au Luxembourg. © Maxppp - Alexandre Marchi

"Il y a un flou qui pèse autour de cette annonce", reconnait Hervé Natali, responsable des relations territoriales à la Seita, filiale française du fabricant de tabac Imperial Brands, invité de France Bleu Lorraine, lundi 8 avril. Le gouvernement français a publié, le 29 mars, un décret pour supprimer toutes les limites de quantités des cartouches de cigarettes importées d'un autre pays de l'Union européenne, comme le Luxembourg ou l'Allemagne. "Les gens considèrent que l'on peut ramener toutes les quantités que l'on veut", déplore-t-il.

"Ce décret dit surtout qu'on passe d'une logique de nombre de cartouches à une logique de professionnalisation des douaniers qui vont dire, sur la base de douze critères, si certains faisceaux laissent penser qu'il y a peut-être du trafic organisé autour du tabac transporté", détaille Hervé Natali. "En fait, ils auront la possibilité de saisir du tabac, qu'il s'agisse d'une, de deux ou de trois cartouches. Même si on est en-dessous d'un seuil européen !"

Des prix "déraisonnables" sur le marché classique

Hasard du calendrier, la Seita a aussi publié une étude co-financée par Imperial Brands, mercredi, qui montre que plus d'un tiers des cigarettes fumées en France n'ont pas été achetées chez un buraliste français. "Rien que dans la région Grand Est, quand on prend la ville de Metz sur le dernier trimestre 2023, 35% du tabac vendu n'a pas été acheté chez un buraliste", affirme-t-il. "Or à peu près 23% du tabac consommé est issu des achats frontaliers ou duty-free. Et un peu plus de 10% provient des achats de contrefaçon, donc du tabac qui imite des marques officielles mais qui n'en est pas."

Le fléau est accentué par le développement de la vente à la sauvette. "On peut penser que ça se limite aux grandes villes, mais on voit de plus en plus de facilités pour accéder à ce tabac", assure le responsable des relations territoriales dans l'entreprise de tabac Seita. "Différents types de commerces le proposent : les épiceries de nuit, les barbiers, et même les coiffeurs ! Beaucoup de gens considèrent que vendre du tabac, c'est facile et ça peut rapporter gros. Mais n'oublions surtout pas que c'est le monopole réservé aux buralistes français !"

Hervé Natali pointe des conséquences qu'il attribue au prix du paquet de cigarettesqui passera à 12 euros début 2025. "À partir du moment où l'on demande à un consommateur de faire un effort sur un prix d'achat, il est prêt à le faire une fois, deux fois, trois fois... Et puis quand on atteint des prix déraisonnables, les consommateurs font le choix de se rabattre sur des prix beaucoup plus intéressants. Ils regardent leur porte-feuille", explique-t-il. "C'est complètement déconnecté de ce qui se pratique sur le marché parallèle ou dans les pays frontaliers !"

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