Passer au contenu
Publicité

"Plus personne pour mettre les pieds dans la merde" cet éleveur de Dordogne n'arrive pas à vendre sa ferme

À retrouver dans l'émission
- Mis à jour le
Par

Ca fait 60 ans qu'Etienne Godart, de la ferme des Grands Champs, vient vendre ses volailles vivantes à la foire de la Latière. Pas cette année. Il a du faire des choix et témoigne, sur France Bleu Périgord, des difficultés que vit le secteur agricole.

Illustration d'un élevage de volailles
Illustration d'un élevage de volailles © Radio France - Vincent Isore

"C'est l'évolution, analyse Etienne Godart. Il se vend de moins en moins de volailles vivantes. Regardez dans les campagnes, il y a beaucoup moins de basse-cour. Et puis on se rattrape un petit peu sur la restauration."

L'éleveur de volailles est installé depuis des dizaines d'années dans la ferme "de père en fils". Il a vu les comportements changer : "Interrogez les anciens et on ne voit plus de volailles dans les campagnes!" Même si "il y a un petit renouveau avec des néo-ruraux qui prennent une, deux ou trois pondeuses comme ils ont des plants de tomates, c'est pour les déchets ménagers."

Voilà plus de 30 ans qu'il cherche un repreneur pour sa ferme

L'éleveur enchaine les difficultés : la grêle en 2022, un incendie en 2023 et désormais un cancer à soigner. "Ca fait partie du quotidien". Il relativise, ne veut pas dire que c'est plus difficile. "C'est beaucoup plus technique, ça c'est sûr. C'est vrai que, comme j'y suis depuis un moment, on s'habitue, donc on ne s'en rend plus compte. Quand mes enfants ont voulu reprendre l'activité, quand j'étais à l'hôpital, ils m'ont dit, mais papa, comment t'arrivais à faire tout ça ?"

"Ce qu'on n'a pas, c'est des gens pour être les pieds dans la merde. Là, il n'y a plus personne. C'est très curieux."

Le changement de mentalité, il le voit aussi quand on répond à ses petites annonces. Etienne Godart a mis en vente sa ferme en 1993, pour trouver un repreneur. Mais ça ne fonctionne pas.

"On a beaucoup de personnes qui nous donnent des conseils. «Ah, je vais monter un magasin de producteurs, je suis solidaire des producteurs, c'est eux qui fixeront leur prix, je vais livrer les gens gratuitement en vélo, ou alors je vais vous refaire votre site internet, je vais vous refaire vos étiquettes, etc.» Ça, on en a, mais toutes les semaines! Ce qu'on n'a pas, c'est des gens pour être les pieds dans la merde. Là, il n'y a plus personne. C'est très curieux."

Épisodes

Tous les épisodes

Publicité

undefined