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Arbres et végétation au Mans : Il n'y en a jamais assez selon un enseignant chercheur

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Y-a-t-il assez d'arbres au Mans ? La question est toujours sensible. Des ateliers et des conférences sur la nature en ville sont organisées dans la capitale sarthoise. L'occasion de mieux connaitre le patrimoine floral du Mans et comment se décide le futur visage de la ville.

Canicule chaleur végétalisation 
Des enfants profitent des brumisateurs du jardin éphémère installé pendant l'été place de la République en centre-ville du Mans
Canicule chaleur végétalisation Des enfants profitent des brumisateurs du jardin éphémère installé pendant l'été place de la République en centre-ville du Mans © Radio France - Yann Lastennet

C'est une question sensible, notamment à l'heure du réchauffement climatique. La place accordée aux arbres et à la nature en général dans la ville. Des ateliers et des conférences sont organisées au Mans pendant un mois pour faire connaitre le patrimoine floral de la ville. Mais comment choisir aujourd'hui les arbres qui ne donneront leur plein potentiel que dans 30 ou 40 ans? Aménagement urbain et nature en ville sont-ils compatibles? Nous avons posé la question à Gilles Galopin, un enseignant chercheur à l'institut agro d'Angers- Rennes, spécialiste de la question

France Bleu Maine : Y a-t-il assez d'arbres et d'espaces verts au Mans?

Gilles Galopin : C'est une grande question. Pour moi, il n'y en a jamais assez même si je sais que les élus du Mans sont très sensibilisés pour faire un effort de manière à développer le végétal dans l'espace urbain et péri urbain. Pourquoi ai-je dis qu'il y en a jamais assez?  Parce ce que l'humain et les êtres vivants sont nés dans la nature. On a besoin de vivre dans la nature. Et donc aujourd'hui on se rend compte, alors qu'on a longtemps pensé qu'on pouvait se passer de nature, que cette nature est indispensable pour trouver notre équilibre de vie et notamment dans l'espace urbain qui concentre 80 % de la population de la population française. On a besoin de remettre de la nature dans cet espace urbain.

Cela veut dire que les politiques d'aménagement du territoire ont changé notamment avec le réchauffement climatique?

Il y a une prise de conscience. Il y a aussi effectivement une évolution d'un certain nombre de paramètres. On parle du changement climatique mais on a parlé aussi du COVID. On s'est rendu compte pendant le COVID lorsqu'on a fermé les parcs où les gens se sont retrouvés un peu isolés qu'en fait on avait besoin de nature et que cet isolement et l'absence du contact à la nature avaient des impacts aussi sur notre santé.

Est ce qu'il y a des essences, des espèces à privilégier qui pourront mieux s'adapter, notamment au réchauffement climatique?

Aujourd'hui, il y a une réflexion nationale dans toutes les villes pour savoir quel arbre planter. On parle de services écosystémiques que l'arbre peut apporter à la ville et au citoyen mais en fait, un arbre ne peut apporter des services que quand il a 30, 40 ou 50 ans minimum en sachant qu'un arbre peut vivre beaucoup plus longtemps. Et donc l'enjeu aujourd'hui, c'est de planter des arbres qui vont être capables de vivre longtemps dans nos espaces urbains. Et comme on sait que l'environnement va changer à cause notamment au changement climatique, on est en train d'anticiper en se demandant quels sont les arbres qui vont pouvoir vivre demain dans ce contexte. Personne n'a la réponse aujourd'hui. C'est une grande question que toutes les villes se posent, que les scientifiques se posent. Donc il y a une réflexion actuellement pour voir ce qu'il faut planter sachant qu'il y a aussi des limites en matière de santé par exemple. Il y a par exemple la question des allergies, des plantes qui émettent beaucoup de pollens. Cela ne veut pas dire qu'on ne va pas en planter dans l'espace urbain mais on va pas les planter n'importe où. On ne va pas les planter sur une place où les gens vont venir le soir se reposer ou où lire ou devant un hôtel de ville. on va les planter dans des endroits où l'impact du pollen aura moins de conséquences sur la santé des habitants.

Dans les projets d'aménagements urbains au Mans, il y a la constructions de trois chronolignes. Des lignes de bus rapides qui nécessitent l'abattage de 200 arbres. Ce qui provoque l'indignation d'une partie des riverains. Les élus répondent que ces arbres vieillissants seront remplacés. Est ce que vous comprenez ce débat?

La ville a été créée par l'humain et elle est faite pour que l'humain puisse bien vivre dans cette ville. il ne faut pas l'oublier. Donc cette notion de bien être, de présence de végétaux dans la ville est essentiel.  Après, quand on dit effectivement, on veut créer une ligne de bus ou de tram, l'objectif c'est d'apprendre à cohabiter intelligemment. Cela ne veut pas dire qu'on va pas supprimer certains arbres parce qu'on va améliorer notre confort. On peut le faire mais il faut le faire avec prudence, avec modération et surtout, il faut toujours avoir une logique à long terme. Faut savoir que le végétal, ça pousse lentement. Un arbre, ça pousse lentement, hein, c'est pas au subitement on va décider Tiens, y a le changement climatique, Tiens, voilà, on veut changer les choses radicalement. La nature pousse lentement et donc il faut qu'elle s'inscrive dans une logique à long terme. C'est ça qui est important de prendre en compte dans nos aménagements présents et futurs.

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