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Explosion du vapocraqueur de Carling : Sabrina, compagne de l'une des victimes, redoute que Total "s'en sorte"

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Le procès de l'explosion du vapocraqueur de Total Carling s'ouvre lundi 29 février à Sarreguemines en Moselle. Une explosion qui avait fait 2 morts, dont Jérome Griffoul. Sabrina sa compagne de l'époque redoute que Total s'en sorte sans condamnation.

Sabrina Stefaniak, compagne de Jérome, mort dans l'explosion de Total Carling
Sabrina Stefaniak, compagne de Jérome, mort dans l'explosion de Total Carling © Radio France - Rachel Noel

Elle se souvient encore de ce 15 juillet 2009. Deux mois avant le mariage programmé avec son compagnon de l'époque, Jérome Griffoul, 28 ans. A 14h50, c'est lui qui avec un apprenti est chargé de rallumer le vapocraqueur par une procédure manuelle. C'est l'explosion. L''employé de Total décède. Il est projeté à plusieurs mètres.

VIDEO : Qu'est-ce que c'est, un vapocraqueur ?

"C'est ton Jérome, il y a eu une explosion"

"Ca s'est passé de façon subite. J'étais au travail quand mon père m'a appelé pour me dire : "C'est ton Jérome, il y a eu une explosion. Sur le coup, on n'y croit pas". Elle part immédiatement sur le site de Total à Carling. Sur place, le plan blanc est enclenché. Les familles des victimess sont reçues par la DRH, qui leur explique dans les grandes lignes ce qui s'est passé.

"Encore aujourd'hui la vérité n'est pas claire"

Elle se rapelle qu'au début Total était à l'écoute et donnait des explications. Mais aujourd'hui, l'entreprise rejette toute responsabilité. "C'est écoeurant, c'est inadmissible".

Le premier rapport d'expert arrive en 2012, mais ensuite, le dossier avance lentement. Quatre juges d'instructions se succèdent. "On est écoeuré que la justice n'ait pas pris ce dossier plus au sérieux. Il faut penser aux familles qui sont derrière".

"J'ai peur que Total s'en sorte les mains propres"

Elle attend de ce procès que la vérité soit dite. Et se demande pourquoi une entreprise qui brasse des millions n'investit pas plus dans l'outil. Elle rappelle que Jérome son compagnon a du rallumer le système avec une canne d'allumage. "Les voisins appellent Carling l'usine poubelle". Sa crainte, c'est que la faute soit rejeté sur les salariés et que Total ne soit pas condamné. "J'ai peur que la justice ne dise qu'il y avait une procédure, qu'elle n'a pas été respectée par les salariés et que c'est leur faute".

Sabrina Stefaniak répond à Rachel Noel.

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