Marlène Tasset, co-secrétaire du syndicat Snes-FSU en Savoie, enseignante au collège de Bourg-Saint-Maurice

"La colère est massive dans l’Éducation nationale, la polémique lancée par la ministre n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase"

"Concernant les groupes de niveau en maths et en français à partir de la rentrée prochaine cela se fait sans aucune concertation et surtout sur aucune base scientifique, pédagogique ou sociologique. Au contraire toutes les études faites sur les groupes de niveau ont montré qu’elles favorisaient les élites et pénalisaient les élèves en difficulté. Par ailleurs, cette mesure va casser « le groupe classe » et l’hétérogénéité qui apprend aux enfants le savoir-être et à prendre en compte les différences."

"Ces groupes de niveau vont se faire au détriment d’autres matières"

"Nous n’avons pas encore de textes ou de circulaires qui nous indiquent les modalités d’application de ces mesures. Mais oui, on a nous annoncé que ces élèves dans ces groupes perdraient certaines heures dans des matières telles que l’art ou les langues vivantes."

"Ce sont des réformes perpétuelles qui n’ont aucun sens sur le long terme"

"C’est très lourd à gérer. Concernant les salaires, la fameuse prime d’attractivité ne concerne que les petits échelons. C’est une revalorisation nettement insuffisante. Aujourd’hui quand on débute comme enseignant, il faut 17 ans pour gagner 400 euros de plus. Sur le fond, il y a beaucoup de points de crispation. C'est aussi le mot qui revient quand on parle de notre nouvelle ministre de l'Éducation : Amélie Oudéra Castéra. Elle a déclenché des polémiques sur l'opposition école privé / publique. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Elle nous a dénigrés, ce n'est pas son rôle, elle est là pour nous représenter."