Port de Bayonne : des millions d’euros investis via la nouvelle société gestion

Le Port de Bayonne est propriété du Conseil Régional Nouvelle Aquitaine depuis 2007. Par décision de la commission permanente le 25 mars 2024, les élus ont décidé de la création d’une société portuaire qui réunira Conseil Régional, CCI Bayonne Pays Basque et CCI des Landes. Sa gestion et son exploitation quotidienne ont été confiées à la CCI Bayonne Pays Basque en 2008.

C’est elle, par exemple, qui finançait les investissements : la drague Hondarra, les digues, les quais comme le quai Armand Gommès du côté de Blancpignon, dont la remise en état a coûté 24 millions d'euros. Le problème c’est qu’aujourd’hui, la Chambre de commerce et d’industrie n’a plus les reins suffisamment solides.

Nouvelle société de droit privé avec des capitaux publics pour prendre la suite

"Ce qui se passe, c'est que les CCI ont été particulièrement affaiblies par les dernières réformes législatives", explique Mathieu Bergé, conseiller régional en charge des ports. "Elles ne sont plus en capacité aujourd'hui de postuler pour piloter des délégations de service public. On a fait une étude des différentes structures juridiques, poursuit Mathieu Bergé : syndicat mixte, délégation de service public à un acteur privé, etc. Une figure juridique est apparue ces dernières années, c’est celle de la société portuaire. C'est une société de droit privé, mais avec des capitaux publics. Les actionnaires seront la région Nouvelle-Aquitaine, la CCI Pays Basque et la nouveauté, c'est que la CCI des Landes également, puisque la loi qui permettait de créer les sociétés portuaires invite à associer les CCI du territoire de référence." La Région aura 70 %, la CCI Bayonne Pays basque 27 % et le reste, c’est pour la CCI des Landes. La société portuaire aura une capacité d’investissement de 70 millions d’euros.

Un port industriel qui conservera sa vocation première

Aujourd’hui, le trafic du port de Bayonne est en hausse : +12.2 % en 2023. L’activité du Laminoir des Landes a quasiment doublé en un an. Le trafic d’engrais a repris son niveau d’avant-guerre en Ukraine. 2,3 millions de tonnes ont transité par le port l’an passé, 250.000 tonnes de plus qu’en 2022. Un port qui a donc une vocation industrielle, et les gens qui y travaillent entendent bien qu’il la garde, comme les dockers et les grutiers. Ils sont environ 80. Dylan Cappelletti, le secrétaire général CGT des dockers de Bayonne explique : "Ce qui nous intéresse, c'est vraiment cet aspect investissement sur le port qui doit être en corrélation avec le trafic maritime. On attend des investissements divers et variés pour l'amélioration et le développement du trafic maritime. Il y a énormément d'industries autour du port qui tournent et on espère qu'elles vont se développer par la suite. Evidemment, nous (les dockers NDLR), on devra être et on sera en capacité de répondre aux différents trafics que nous annonce la région."

À ce jour, le port est et restera industriel assure Mathieu Bergé. "Le port de Bayonne a la particularité d'être davantage un port industriel que vraquier. C'est à dire que la grande majorité des ses trafics liés à la transformation sur le port. Notre pôle sidérurgique tourne à 100% via une économie circulaire, avec une matière première qu’est la ferraille recyclée, qui passe dans une scierie et avec un laminoir qui a été construit pour laminer à chaud en faisant des économies énergétiques. Sur le port, il y a toute la partie décarbonation des industries. On a lancé un appel à manifestation d'intérêt. On a énormément de projets liés à l'hydrogène notamment. On va bien étudier tous ces projets, et on va avoir dans les années à venir des investissements d'importance qui seront gérés par la nouvelle société portuaire."

Aujourd’hui, le port de Bayonne, ce sont 1 000 emplois directs et 2 500 indirects en 2022.