Histoire en Touraine : Les Halles de Tours

Un lieu marqué par la tradition des marchés

Il faut savoir que des marchés se tiennent dans cette partie de la ville, et plus précisément autour de cette place, depuis le... 12e siècle, ça date ! Et lorsque le projet de construction de halles est formellement acté (en 1861), un important marché alimentaire extérieur occupe quotidiennement les lieux. Les tourangeaux ont l’habitude de se rendre ici pour leurs courses, on va donc leur faire garder leurs bonnes habitudes.

Un aménagement pour apporter plus de confort… et du prestige.

L’idée de départ est bien sûr d’apporter des éléments de conforts aux commerçants et aux clients. Jusqu’alors, le marché se faisait pour tous au grand air, soumis en cela aux aléas climatiques : la pluie, le vent, le froid, les fortes chaleurs…. L’équipe municipale souhaite un projet comparable à celui des Halles de Paris, en cours de réalisation. Un aménagement comme celui-ci apporte -évidemment- du prestige à la ville.

De l’acier et du verre comme marqueurs d’une nouvelle modernité

Deux années de travaux vont être nécessaires pour édifier deux premiers pavillons, faits d’acier et de verre. On est en plein essor industriel, les techniques et les matériaux nouveaux sont dans l’air du temps. Pour désigner ces constructions, on utilise parfois abusivement le terme de pavillons « Baltard », c’est le nom de l’architecte ayant construit les halles parisiennes. A Tours, pour être tout à fait exact, il faut donc plutôt parler de pavillons « Guérin », puisque c’est un certain Gustave Guérin qui en fut l’architecte.

Le centre du commerce alimentaire de la ville pendant presque 100 ans

Les halles vont connaître un franc succès dès leur ouverture. Il faut dire qu’elle regroupe à la fois de nombreux commerces et le « marché de gros » réservé aux professionnels. Et à l’époque, pas de supermarché ou de drive… les halles sont l’un des lieux principaux d’approvisionnement en denrées alimentaires. L’activité va se maintenir à un haut niveau jusque dans les années 60.

De la fin de l’âge d’or au « trou des halles »

La concurrence des grandes enseignes de supermarchés, les ambitions de rénovation du centre-ville de la municipalité du maire Jean Royer et, aussi, la vétusté des pavillons Guérin vont progressivement conduire à leur destruction, à la fin des années 70. Entre temps, le marché de gros a été transféré dans la toute nouvelle zone d’activité de Rochepinard (où il se trouve toujouirs aujourd’hui). Les pavillons sont complètement rasés en 1976. Dans la littérature de l’époque, on trouve le terme de « trou des halles » pour désigner ce qu’il reste après cela !

Les halles en mode années 80

Fort heureusement, ce trou fut assez rapidement comblé. En 1980, les halles telles que nous les connaissons aujourd’hui sont édifiées. Si nous jugeons parfois aujourd’hui durement leur architecture (on aime ou on n’aime pas…), il faut garder à l’esprit qu’à l’époque le confort des bâtiments fait un énorme bond en avant.

Petit clin d’œil, si en 1866 les halles tourangelles s’étaient inspirées de leur alter-ego parisienne, difficile de ne pas retrouver quelques similitudes entre nos halles actuelles et le forum des Halles à Paris !

Les halles c’est aujourd’hui une quarantaine de commerces, un lieu à découvrir ou à redécouvrir à l’occasion des fêtes de fin d’année. C’est toujours un spectacle pour les yeux.