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La Forteresse de Montbazon

À retrouver dans l'émission
Histoire en Touraine sur France Bleu Touraine
Le samedi et le dimanche à 8h38
- Mis à jour le
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C’est l’histoire... de l’un des plus anciens sites fortifiés de Touraine, un château-fort aux murs épais qui nous évoque le fracas des guerres médiévales et l’ingéniosité militaire. On grimpe ensemble jusqu’aux portes de la forteresse de Montbazon.

Forteresse de Montbazon
Forteresse de Montbazon © Radio France - Solène Gardré

L’une des nombreuses constructions attribuées au « Faucon Noir »

Eh oui Alain, le « Faucon noir »,le surnom du terrible comte d’Anjou Foulque Nerra. Un excité de l’épée et de la bagarre, à qui l’on doit la construction de dizaines de places fortifiées en Val de Loire au 11e siècle. En plein conflit avec son cousin le comte de Blois, il va donc faire édifier un donjon du côté de ce qui n’est -encore pas - Montbazon. On est ici à la frontière des territoires ennemis, et comme Foulque est clairement « à cran », il souhaite renforcer ses défenses.

Donjon de bois… ou donjon de pierre ?

C’est l’une des questions qui agitent les historiens. Si, au 11e siècle, on privilégie plutôt la construction de donjon en bois, il semblerait que pour le cas qui nous intéresse l’ami Foulque est préféré édifier un donjon de pierre. Ce qui est certain en tous cas, c’est que ce donjon se trouve au sommet d’un éperon rocheux, lui-même surmonté d’une grosse butte de terre. Il s’agit donc encore d’une défense relativement sommaire et modeste.

Transformation en un véritable château médiéval

C’est sous le règne d’Henri II Plantagenêt – on est grosso modo un siècle plus tard - que notre donjon fortifié va prendre les contours d’un véritable château-fort. Lui aussi en pleine baston, avec le roi de France Philippe-Auguste – Henri II va adjoindre de nouvelles défenses : un second donjon, des murailles fortifiées et un chemin de ronde. Celle ne sera pas suffisant pour empêcher la prise du château par Philippe-Auguste en 1205… Conscient des failles du site (et pour cause, il a réussi à s’en emparer), le roi de France renforce encore considérablement la forteresse.

Un lieu de séjour pour les personnages de marque

Au 15e siècle, de nouveaux aménagements sont opérés. Il s’agit davantage d’éléments de confort cette fois-ci. On construit notamment un vaste logis fortifié qui permet d’accueillir dans de bonnes conditions des hôtes prestigieux. Les rois Charles VII et Louis XI vont notamment y faire quelques séjours, rassurés par la sécurité conférée par les lieux. Durant plusieurs siècles, la forteresse va appartenir à des familles de la noblesse.

Une période d’abandon et de dégradation

Au 17e siècle, les choses tournent mal pour notre forteresse… Plus du tout adaptée aux nouveaux standards de confort hérités de la Renaissance, elle est délaissée par ses propriétaires qui lui préfèrent des lieux de résidence plus confortables. Et qui dit bâtiment laissé à l’abandon, dit bâtiment qui se dégrade… Le logis du 15e est détruit et ses pierres vendues pour édifiée la nouvelle route d’Espagne. La Révolution et son lot de destruction parachève l’ouvrage du temps : à l’entrée du 19e siècle, le site fait peine à voir.

Une renaissance progressive à partir de la seconde moitié du 19e siècle

Et on partait donc de loin, chers auditeurs ! Imaginez qu’au début du 19e la tour principale de la forteresse sert de banal entrepôt et qu’en 1823 on a installé sur son toit un relais télégraphique avec une cabane pour l’opérateur. NB : Je ne vous dis pas l’humeur du père Foulque Nerra s’il avait vu cela. Après une première phase de restauration en 1860, c’est l’action d’un homme qui va définitivement sauver la forteresse de Montbazon. Cet homme c’est un certain William Perry Dudley, un architecte américain qui tombe sous le charme des lieux, et l’achète en 1922. Il engage alors de colossaux travaux de restauration qui dureront près de trente ans. C’est lui qui fera inscrire la forteresse comme Monument historique, et l’ouvrira à la visite, dès... 1937.

Derniers troubles avant l’essor touristique

A la mort de M. Dudley en 1965, la forteresse connaît quelques années d’incertitude, ses héritiers n’en faisant pas grand cas… Au début des années 80, dans une forteresse laissée sans surveillance, des voleurs s’emparent de statue et de vitraux. On craint de de nouveau pour l’avenir du site. Heureusement, M et Mme Atterton s’en portent acquéreur en 1999 et remette la forteresse sur la bonne voie, et développe l’activité touristique. Celle-ci continue de monter en puissance depuis, après le rachat en 2009 par un groupe immobilier.

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