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Le XIIIe siècle, la croisade contre les Cathares

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
De

Les Cathares, Quéribus et le Roussillon. Retour au Moyen-Âge avec Hélène Legrais.

Photo d'illustration
Photo d'illustration © Getty - Patrick Donovan

Aujourd’hui nous remontons jusqu’au XIIIe siècle pour parler … d’un occitan !

Le XIIIe siècle et plus spécialement la croisade contre les cathares, on disait aussi les albigeois, croisade prêchée par le pape et menée par les troupes de Simon de Montfort déferlant du nord du royaume de France pour en finir avec l’hérésie et surtout s’emparer des riches terres méridionales des faydits occitans. Parmi eux le chevalier Chabert de Barbaira, né en 1185 au château de Miramont près de Carcassonne. Il a 24 ans quand les croisés prennent Miramont. Barbaira combat au service de Raymond VI comte de Toulouse dans le camp albigeois.

Il participe à la bataille de Baziège et défend Toulouse lors du siège où Simon de Montfort est tué. Comme beaucoup de cathares persécutés ou de chevaliers faydits qui les protègent, Barbaira choisit de passer la frontière sud du royaume de France, par les drailles (les sentiers de transhumance du bétail) pour se réfugier en Roussillon où les exilés sont bien accueillis. 

Il se met au service du comte Nunó Sanç, le neveu d’Alphonse le chaste, comte-roi de Catalogne-Aragon. A la cour comtale, il retrouve deux compagnons d’armes et de cause, Olivier de Termes et le vicomte Raymond Trencavel. On lui confie le commandement de la garnison de Perpignan. Aux côtés de Nunó Sanç, il prend part à la conquête de Majorque sous la bannière de Jaume Ier el conqueridor. Son courage et son expérience du combat font merveille. 

Les machines de guerre qu’il construit aussi. Il reçoit en récompense des terres en Roussillon et le château de Puilaurens dans le Fenouillèdes. Il aurait pu y rester couler des jours paisibles mais la lutte reprend en Occitanie. En 1240, Barbaira décide avec Olivier de Termes de se joindre à la révolte de Trencavel pour la reconquête de Carcassonne. Sur la route, ils prennent les forteresses d'Aguilar et de Montréal et détruisent l'abbaye de Montolieu mais le siège de Carcassonne est un échec. Barbaira ne désarme pas et veut soutenir Raymond VII de Toulouse mais celui-ci renonce et se soumet. Pas Barbaira.

Excommunié, il s’en retourne en Roussillon. Il finit par faire la paix avec l’Eglise … mais pas avec la France. Son ancien compagnon Olivier de Termes se soumet à son tour, Chabert de Barbaira se sent trahi et devient son ennemi juré. 

Et c’est le siège Quéribus. 

Chabert de Barbaira en commande la garnison depuis 1242. Après la chute de Montségur le 1er mars 1244, le château de Quéribus devient le dernier bastion cathare à résister encore. C’est une citadelle inexpugnable, un poing dressé sur son rocher, impossible d’en déloger les défenseurs. Mais on peut les affamer. C’est son ancien ami, Olivier de Termes, qui connait bien les lieux et pour cause, qui mène le siège. La 3ème semaine de mai 1255, celui qu’on appelle le « lion de combat » doit finalement s’incliner. 

Il abandonne Quéribus en échange de sa liberté. En 1258, je vous en ai déjà parlé, le Traité de Corbeil donne le Fenouillèdes et Quéribus à la France, Chabert de Barbaira revient en Roussillon où il finit sa vie, marié et père de famille. Il est mentionné comme invité au mariage de Jacques, le cadet de Jaume Ier, futur roi de Majorque, avec Esclarmonde de Foix en 1275 … il aurait été alors âgé de 90 ans. Un âge canonique pour un guerrier comme lui ! 

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