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Rugby, à cette époque aller voir jouer l'USP à Perpignan, c’était acrobatique !

À retrouver dans l'émission
Hélène Legrais
Du lundi au vendredi à 07h25
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L'USP, ancêtre de l’USAP jouait dans les années 1920 dans un stade très peu accessible. C’était presque le parcours du combattant pour y aller. Et ça faisait parler les voisins ! Carte postale d’époque avec Hélène Legrais.

Hélène Legrais
Hélène Legrais © Radio France - Sébastien Giraud

Dans les années 20, l’USP joue toujours sur le stade de la route de Thuir qui va bientôt s’appeler Jean Laffon, du nom du vice-président du club tombé au front durant la Grande Guerre. Mais ce n’est pas le nom du stade qui nous intéresse aujourd’hui, Hélène …

Non, plutôt le chemin qui y mène … Ah ils avaient bien du mérite les supporters perpignanais ! Ils n’auraient raté pour rien au monde le match du dimanche opposant leur équipe favorite à Narbonne, Béziers, Toulouse, Dax ou Tarbes, mais atteindre les gradins du stade n’était pas une sinécure. Il y avait encore peu de voitures, on s’y rendait à pied mais il ne fallait pas avoir peur de se tordre les chevilles ni de se salir. Car la route menant à Thuir n’était encore qu’un chemin de terre plein de trous, de bosses, de regards d’égout en saillie … Quand il y avait du vent, on mangeait la poussière, quand il pleuvait on pataugeait allègrement dans la boue.

Les supporters étaient nombreux à se plaindre de cette route qui s’apparentait, je cite, « au plus sommaires des chemins muletiers de la Vieille Castille ». Bon, c’était peut-être un peu exagéré mais, il faut l’avouer, face aux équipes visiteuses, l’USP avait un peu honte …

Et qu’en pensaient-ils justement, ces adversaires ?

Ils ne se privaient pas d’enfoncer le clou ! Témoin cet article paru en 1920 dans le « Languedoc Sportif », un magazine qui, il est vrai, ne portait pas les Perpignanais dans son cœur et que je vous livre tel quel : « Le nouveau boulevard Wilson, tracé sur les glacis de la ville, est une allée de jardin à côté de la succession de fondrières, ornières et trous de toutes catégories qui ont la prétention de constituer la route de Thuir. Par temps sec, aller au terrain de l’USP équivaut à un poudrage gratiné. Quand il pleut, on nage dans un flot de boue. Autos, voitures et charrettes font jaillir tout ça et les passants en prennent pour leur grade ! » Et de poursuivre en persiflant : « La grève des cantonniers serait-elle permanente à Perpignan ?

Le rouleau à vapeur pour tasser et égaliser la chaussée a-t-il disparu dans l’avant-dernière inondation qui a emporté le dernier caillou ? Que Monsieur le Préfet, nous l’en supplions, relève son pantalon et s’en aille à pied jusque seulement au pont de chemin de fer : cette simple expérience lui ouvrira très grands les yeux sur sa vicinale administration ! »

L’histoire ne dit pas si le préfet a tenté l’expérience mais les amateurs de rugby ont encore dû longtemps subir ce chemin défoncé pour avoir le droit d’assister aux exploits de leurs champions

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