Catherine, abusée par sa mère : "J'ai eu cette pulsion sur ma fille"
Peut-on se reconstruire après avoir subi les viols d'un parent ? De sa propre mère ? C'est ce qu'a vécu Catherine Salvatori dans sa petite enfance. Elle raconte le traumatisme et ses conséquences.
Avant même l'entrée à l'école maternelle, Catherine Salvadori a été victime d'inceste et de maltraitance, de la part de sa propre mère. En grandissant, ces expériences traumatisantes la font sombrer dans l'autodestruction : addictions, relations amoureuses toxiques… Aujourd'hui âgée de 67 ans, elle livre un témoignage bouleversant.
Les enfants victimes d'inceste représentent trois élèves par classe, selon le constat glaçant d'un sondage Ipsos réalisé pour l'association Face à l'inceste. Soit 10% des Français.
Tout au long de sa vie, Catherine a tenté de s'extraire de cette souffrance. Elle est aujourd'hui maman de jumeaux, et si l'inceste maternel a broyé sa vie, elle a pu tenter de se construire en suivant une psychanalyse pendant trente ans.
Sans filtre, elle aborde notamment la question de la répétition chez les enfants victimes de violences : "À partir du moment où on ne se remet pas en question, les choses se répètent de génération en génération en génération". "J'ai eu la pulsion de la tripoter sexuellement", confie-t-elle, avant de se raisonner et de se dire : "Ça, ça n'est pas toi".
Se construire après l'inceste : "On bousille un peu la famille"
"On bousille un peu la famille", explique celle qui est aujourd'hui maman et a décidé de tout dire à ses enfants. Catherine Salvadori raconte son histoire dans Toute de noir vécue, un livre qu'elle aimerait faire éditer à nouveau.
Elle travaille aussi aux côtés de l’association Mouv'Enfants, un mouvement de lutte contre toutes les formes de violence faites aux enfants.
Parmi les sujets abordés dans l'émission : l'inceste, la maternité, la toxicomanie, la fécondation in vitro, la mort d'un enfant, la psychanalyse, l'enfance.