La Lorraine est aussi la Terre de la Mémoire
Chaque jour, Jérôme Prod'homme nous raconte ce qu'il trouve beau ou bon en Lorraine. Aujourd'hui, à quelques jours du 11 novembre, il nous rappelle que la Lorraine est aussi la Terre de la Mémoire. Et il nous emmène pour cela à DOUAUMONT en Meuse.
S’il y a une terre de France où le 11 novembre résonnera toujours d’une manière particulière, c’est la Lorraine. Elle a vécu toute la Grande Guerre. Elle a été la première à voir arriver les troupes allemandes. Et la dernière à les voir partir.
La Lorraine c'est la terre de la Bataille de Verdun
Et surtout, c’est ici qu’a eu lieu cette bataille dont le nom symbolise la guerre : c’est Verdun. Je ne reviendrai pas sur les 300 jours et 300 nuits de combats, sur la terre concassée, sur le bruit de tonnerre qu’on entendait jusqu’à Nancy disent les anciens. Ce que je trouve beau, même s’il est aussi infiniment triste c’est le site de Douaumont.
Bouleversant site de Douaumont
C’est quelque chose de quitter la Ville de Verdun, de s’engager sur la route, traverser la forêt profonde qui a recouvert le champs de bataille et qu’on a laissé faire parce que c’est ce qu’on appelle la zone rouge. Ici des bombes couvent encore, en profondeur. Ici la terre est sacrifiée, usée, et gorgée de souffrance encore. Impossible de reconstruire, notamment les villages rayés de la carte mais qui sont restés commune avec un maire, nommé puisqu’il n’y a pas d’habitants, mais communes quand même. L’honneur du respect de la France pour les lieux qui sont aussi sa mémoire. C’est quelque chose de traverser Fleury devant Douaumont, de continuer dans la brume d’un matin ou d’un soir de Novembre et d’arriver sur ce plateau, cette clairière d’où surgit l’immense ossuaire.
140 000 corps, français et allemands mêlés dans la Mort.
C’est le plus grand du monde. Terrible record. Devant lui, les croix de bois s’étalent, impeccablement alignées, rendant tous égaux ceux qui sont dessous. Tous différents pourtant, de leur vivant, riches, pauvres, petits, grand ou maigres, mais égaux dans la mort. Au lendemain de l’Armistice, on a déjà commencé à faire de l’endroit un lieu de recueillement avec un premier ossuaire. En bois. Provisoire. Puis il a été décidé de bâtir un immense ossuaire de pierre. Il y aura 100 ans en 2020 qu’on a commencé les travaux, finis 7 ans plus tard. Au sommet de la tour, à 46 mètres de haut, le phare éclaire la nuit depuis un siècle. Dessous lui, dans les entrailles sacrées de ce monument qu’on souhaite éternel, les os de 140 000 corps. Ceux des soldats Français et Allemands, mêlés. Ensemble.
Un lieu de mémoire est toujours un lieu tourné vers l'Avenir
Un lieu qui nous rappelle au devoir de mémoire et surtout au devoir d’avenir. Celui de toujours faire en sorte de garder la paix en Europe. Douaumont est là pour nous rappeler le prix du sang. Et la Lorraine, même tournée vers demain est là aussi pour rappeler quel prix est celui de la guerre
EN SAVOIR PLUS :
Site du Comité Départemental du Tourisme de la Meuse par ici