Saint-Maur-des-Fossés

En dix-huit lettres, quatre mots et trois traits d’union, dans le Val de Marne, banlieue sud-est de Paris, voici ce matin Saint-Maur-des-Fossés, dans un méandre de la Marne.

Au nom en effet intriguant, sauf si on rappelle que Maur, ou Amaury, ou encore Amalric, fut le saint, patron des charbonniers, des chaudronniers et des fossoyeurs, un saint né à Rome vers 512, et que ses reliques furent apportées à l’abbaye dite alors Saint-Pierre-des-Fossés, qui devint en 868 l’abbaye de Saint-Maur-des Fossés. Pourquoi « des fossés », tout simplement à cause de la pente très forte descendant de l’éperon rocher, où est érigée l’abbaye, jusqu’à la Marne, avec pas moins de neuf ponts qui la traversent aujourd’hui. Et pourquoi avoir changé Saint-Pierre-des Fossés en Saint-Maur-des fossés : ce furent les moines qui y procédèrent au XIIe siècle. Et parmi les moines de cette abbaye, il y en eut un très célèbre au XVIe siècle dont même les enfants connaissent l’œuvre.

Est-ce que ce serait l’auteur de Pantagruel et de Gargantua ? et donc Rabelais ?

Absolument, Rabelais, fut en effectivement quelque temps moine du couvent de Saint-Maur-des Fossés et on pense qu’il y a composé son Pantagruel. Mais au XXe siècle, il faut signaler encore un autre Saint-Maurien, un chanteur et poète venu de Narbonne qui témoigna souvent de son attachement au Val de Marne : Charles Trénet. En se promenant avec Cocteau, il avait repéré une maison, la Varenne, qu’il ne quittera qu’à la fin des années 1980. Ah, écouter Trénet en relisant Pantagruel, quel beau programme.