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Parent solo, comment faire face ?

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Une famille sur quatre est monoparentale. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter. Pour 82% de ses familles, c'est la mère qui s'occupe seule d'un ou plusieurs enfants.

Pour 82% des familles monoparentales, c'est la mère qui s'occupe seule d'un ou plusieurs enfants.
Pour 82% des familles monoparentales, c'est la mère qui s'occupe seule d'un ou plusieurs enfants. © Getty - solo d3sign

Cédric a la garde exclusive sa fille de 10 ans. Le plus difficile pour lui ? "Le manque pour l'enfant du parent qui n'est pas présent." Cedric est un papa qui travaille et jongle avec les horaires de l'école, de la garderie et les contraintes du quotidien. "J'ai la chance d'avoir des horaires de bureau et de travailler en semaine sur des plages standard. Pour les garderies, le matin, ce n'est pas toujours évident pour ceux qui travaillent plus tôt ou qui sont décalés. J'ai cette chance-là et d'avoir les week-ends." Ce qui fait la différence, c'est la présence de la mère de Cédric qui prend sa petite fille quand elle ne va pas à la garderie. Le week-end, le père et sa fille cuisinent ensemble et jouent au tennis. Cédric profite aussi de temps en temps de la garderie de l'UDAF de la Vienne une fois par mois le samedi.

"Au quotidien, on est plus fatigué"

Marilyn Pruvrel, nouvelle présidente de Parents solos 86, a rejoint l'association il y a un an : "c'était important de se retrouver entre personnes qui avaient les mêmes difficultés, de pouvoir en parler sans se sentir jugée et de partager des moments de répit". La France compte deux millions de familles monoparentales, suite à une rupture, un veuvage ou des mères qui ont eu un enfant par PMA. Autant de situations qui fragilisent ces familles : "cela nous rend plus vulnérables au niveau de l'activité professionnelle, au quotidien, on est plus fatigué. Bien sûr, on a moins de répit et on est isolé. Ce sont des facteurs de vulnérabilité".

30% de ces familles vivent en dessous du seuil de pauvreté

Dans 82% des familles monoparentales, c'est la mère qui s'occupe seule d'un ou plusieurs enfants. Les femmes gagnent en général moins que les hommes. Elles sont encore pénalisées par le fait d'élever seule un ou plusieurs enfants, avec des emplois peu qualifiés et du temps partiel. D'autant que ces mères peinent parfois à toucher la pension alimentaire, même si depuis le 1ᵉʳ mars 2022, la Caisse d'Allocation Familiale verse automatiquement les pensions alimentaires aux parents en charge de leur enfant dans le cadre d'un divorce. Il n'en reste pas moins que 30% de ces familles monoparentales vivent en dessous du seuil de pauvreté. L'Assemblée Nationale a voté, le 8 novembre 2023, une allocation exceptionnelle de 115 à 200 euros en leur faveur des familles monoparentales qui ont un enfant à leur charge pour Noël, sous conditions de ressources. Cela concernerait 600 000 familles. Mais Marilyn Pruvrel estime que les critères sont trop restrictifs : "quand on travaille à mi-temps, par exemple, on vit sous le seuil de pauvreté, concrètement, mais on n'a pas le RSA par exemple et donc on ne peut pas toucher cette prime".

"Je vais aux Restos du cœur, au Secours Populaire"

Marie-Christine, mère de deux jeunes enfants de 3 et 4 ans, reconnait que le plus compliqué pour elle est de trouver un mode de garde. Malgré les aides de la CAF, elle n'arrive pas à remplir son frigo. "Je vais aux Restos du cœur, au Secours Populaire. Mes parents du montant m'aident pour les vêtements. Je vais dans des associations pour payer moins cher pour pouvoir habiller mes enfants." Elle a rejoint l'association Parents Solos 86 : "je voulais rencontrer d'autres parents qui étaient dans le même cas que moi, pour s'entraider, discuter des difficultés qu'on a en commun. J'adore cette association. J'ai fait quelques sorties avec les enfants et c'est top de pouvoir avoir du temps pour soi avec d'autres parents".

Les parents qui travaillent et élèvent seul un ou plusieurs enfants ont l'impression "d'avoir la tête sous l'eau" en permanence. Le risque, c'est l'épuisement parental. "Quand on parle avec d'autres familles monoparentales, témoigne Marilyn Pruvrel, j'ai l'impression que c'est quand on arrive au bout que l'on se dit  : alors là, il faut que je prenne du recul, il faut que je ralentisse, je ne peux pas continuer comme ça." Dans certaines situations, cela peut aller très loin. "Je pense à une maman qui est malade, chez elle depuis trois mois, elle a trois enfants, elle est toute seule. Je pense que c'est un poids qu'elle porte et qui la rend aussi malade ."

Objectif : une loi pour la famille monoparentales

L'association Parents Solos 86 milite pour un statut particulier pour ces familles monoparentales. Avec un certain nombre de mesures concrètes : a minima 6 semaines de congé maternité supplémentaires, une allocation familiale dès l’arrivée du premier enfant, que le complément de libre choix du mode de garde soit prolongé jusqu’aux 12 ans de l’enfant, des points supplémentaires dans l’attribution des places en crèche, le quotient familial calculé sur la base du revenu des trois derniers mois et non pas du référentiel n-2, qu’il leur soit accordé une demi-part en plus pour la facturation des prestations à l’enfance... La loi est prête. Les familles monoparentales attendent plus qu'un coup de pouce ponctuel.

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