Comment prévenir et traiter les allergies ?

Comment les prévenir et mieux les prendre en charge ? Le docteur Stéphane Guez, médecin allergologue et le docteur Julien Goret du laboratoire d'immunologie du CHU de Bordeaux, sont les invités de Nicolas Fauveau dans « A votre service » sur France Bleu Gironde.

Des allergies qui gagnent du terrain

Depuis les années 70, on assiste à une multiplication des cas d’allergies et intolérances de toutes natures, y compris alimentaires, dans l'ensemble des pays industrialisés. Des allergies responsables de troubles intestinaux, cutanés (érythème, urticaire), ou généraux (œdème et chocs anaphylactiques).

De nombreuses espèces végétales sont également responsables d’allergies respiratoires (asthme, rhinite allergique, gonflements, nez bouché, éternuements et démangeaisons.) notamment au printemps : les graminées, le pin des Landes, le bouleau, le cyprès, l’aulne, le charme, le frêne, le murier à papier, le noisetier, le thuya, le genévrier, les oliviers ou encore l'ambroisie, une plante hautement allergisante pour l'homme. On estime que seul 1% des Français étaient touchés dans les années 60, et l´augmentation de ces allergies respiratoires aurait doublé en à peine 10 ans. D’où la mobilisation constante d’organismes chargés de la surveillance de la qualité de l´air comme ATMO en Nouvelle Aquitaine.

Des prises en charge trop tardives

On estime également que les allergies entraînent chaque année en France 8 millions de journées d’arrêt de travail ! Et pourtant, le diagnostic allergique reste pour beaucoup d’entre nous un véritable parcours du combattant. On estime qu’il faut compter, en moyenne, un délai de 7 ans avant qu’un patient prenne un rendez-vous avec un allergologue, délai pendant lequel les maladies ont le temps de se développer et parfois même de s’aggraver. D’où la nécessité de consulter rapidement. Le coût des médicaments représente un autre frein pour les malades.

Si les antihistaminiques ou les corticoïdes sont toujours remboursés par l’Assurance Maladie, ce n’est pas toujours le cas pour certains traitements. Exemple : les APSI administrés par voir sublinguale (des Allergènes Préparés Spécialement pour un seul Individu) autrefois remboursés à 65% ne le sont plus qu’à 30% depuis 2018. Parmi les pistes de futurs traitements, des chercheurs expérimentent aujourd’hui des thérapies géniques, à base d’ARN messager, qui pourraient permettre de supprimer les symptômes d'allergies en modifiant génétiquement les cellules souches des patients touchés.