UBB : Serge Fouquet, analyste vidéo de l'UBB, explique son travail

Ils sont une vingtaine a travailler dans le staff de l'UBB derrière Yannick Bru. Parmi ces hommes de l'ombre, Serge Fouquet est analyste vidéo. Un métier appris sur le tas pour celui qui donne aujourd'hui des formations à celles et ceux qui souhaitent devenir eux-aussi analystes. Un métier qui demande aujourd'hui une connaissance du rugby et des hommes pour s'adapter aux différents managers et aux joueurs.

L’analyse vidéo qui est arrivé dans le rugby un peu après l’an 2000 : « à partir du moment où on a professionnalisé le rugby, où on a parlé de performance, on a vu cet outil d'analyse vidéo arriver au même titre qu'on a vu l'outil préparation physique de plus en plus important et maintenant l'outil préparation mentale. Donc ce sont trois outils qui sont à la disposition des managers, entraîneurs et tout ça pour la performance du joueur ». Une approche qui est venue d’abord des pays anglo-saxons et notamment des nations comme l’Australie par exemple. Un outil qui est aujourd’hui très utilisé par le manager de l’UBB explique Serge Fouquet : « Yannick Bru fait partie de cette génération qui a pris conscience très tôt de l'intérêt de l'outil et de savoir comment il pouvait se servir dans le management ou donc dans la performance de son équipe »

Pour l’analyse vidéo, des spécialistes généralistes

Comme pour il existe des entraineurs des avants et d’autres des arrières, la cellule vidéo de l’UBB, qui compte quatre personnes, cherche contrairement à d’autres staff à voir des spécialistes généralistes raconte Serge Fouquet : « On est obligé de se spécialiser parce qu'en fait on a assez peu de temps pour traiter la donnée, pour l'organiser, pour pouvoir la retransmettre au staff, c'est obligatoire de se spécialiser. Mais dans l'idéal, en fait, il faut que tu sois capable de traiter toutes les thématiques. Nous par exemple, à l'UBB on tourne sur les différentes missions ».

Une approche différente en fonction des managers

A l’UBB depuis 2006, Serge Fouquet a vu passé plusieurs managers et donc plusieurs styles. Chacun utilise l’outil vidéo à sa façon : « Raphaël Ibanez aimait bien en fait proposer pendant la mi-temps des petits clips vidéo qui représentaient ce qui était bien ou pas bien de la première mi-temps. Des managers comme Christophe Urios ou Yannick Bru, eux, ils ont la statistique mais ils n’utilisent pas la vidéo collectivement ». Se pose la question de savoir quelle donnée utiliser ou pas, et à qui elle se destine. C’est une des missions des analystes vidéo avec une déjà une première différence entre staff et joueurs : « Les entraîneurs managers ont un bilan de match sur notre capacité à attaquer suivant les zones, à défendre, sur les duels aériens, sur la conquête et bien d'autres thématiques. Ensuite les joueurs vont eux avoir accès plus à des données personnelles : le nombre de plaquages, la qualité des passes, la qualité de leur jeu au pied. Donc ça, on organise la donnée pour qu'elle soit plus digeste ».

La réaction des joueurs face à la vidéo

Il faut imaginer un joueur professionnel face à un écran où ses erreurs apparaissent ! Pas forcément facile de bien le vivre ! Dans la performance, il y a peu de place pour l’affect explique Serge Fouquet : « quand on est joueur de rugby professionnel, en fait, l'affect, on doit le laisser de côté, c'est à dire on doit regarder que la performance. Aujourd'hui, les joueurs ont intégré cet outil dans leur process de travail et montrer un plaquage manqué ce n'est pas un problème parce que justement ça permet de travailler sur le process : j'ai manqué le placage, mais c'est surtout comment je peux faire la prochaine fois pour ne pas le manquer ».

Des drones pour filmer les entrainements

Le métier de Serge Fouquet est un métier aux multiples facettes ! Il vient de passer son brevet de pilote de drones pour pouvoir filmer les entrainements en volant au-dessus du ceva campus ou de chaban : « on filme tous les entraînements parce que c'est la meilleure banque d'images pour analyser nos joueurs et comme on dit, on joue comme on s'entraîne. Donc on essaye justement d'analyser au plus l'entraînement et pour l'analyser il faut capter les images. On a des caméras classiques, on a des caméras IP et aujourd'hui donc on a des drones qui permettent certainement la meilleure captation. Cette image, c'est la plus utilisée par les managers entraîneurs en fait, pour proposer aux joueurs parce que c’est presque de la 3D. On a une représentation de largeur et de profondeur, ce que ne peuvent pas nous proposer des caméras IP ou des caméras classiques ».

La vidéo sert aussi bien sûr à décortiquer le jeu des adversaires et le staff travaille actuellement sur le prochain choc : UBB Stade Rochelais le 11 mai à 21h00 au stade Chaban Delmas.