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Top 14 - Vincent Etcheto, manager de l'Aviron Bayonnais : "On risque de mourir"

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Après la fessée reçue chez l'ex-lanterne rouge Grenoble (44-16) lors de la 8e journée de Top 14, l'Aviron qui n'a gagné qu'un match se retrouve bon dernier à 8 points du 1er maintenu. Les Bayonnais sont atteints psychologiquement, même l'optimiste manager Vincent Etcheto. Le chantier est immense.

Vincent Etcheto, manager de l'Aviron Bayonnais, regard las et inquiet Vincent Etcheto, manager de l'Aviron Bayonnais, regard las et inquiet
Vincent Etcheto, manager de l'Aviron Bayonnais, regard las et inquiet © Maxppp - Maxppp

France Bleu Pays Basque : On a le sentiment, encore une fois, que votre équipe tend le bâton pour se faire battre, en commettant des fautes bêtes alors que vous meniez au score. Pourquoi ?

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Vincent Etcheto : C’est du gâchis… c’est du gâchis. C’est du manque de maîtrise, et la maîtrise elle vient avec la confiance et la confiance on ne l’a pas. On aurait pu, à 9 à 3 on a des occasions… (pensif) C’est dur, c’est dur. Et puis cette spirale négative elle m’atteint, alors qu’elle ne m’atteignait pas J’avoue que je suis vidé. C’est la première fois depuis longtemps, en faisant du sport, même quand je pratiquais, que j’ai une désillusion telle que ce soir (samedi, ndlr).

"C'est abyssal, un trou béant qu'il va falloir combler"

Parce que je mets pleins d’espoirs dans cette équipe, parce que je pense qu’on travail correctement (…) et je me dits qu’on n’est pas si loin que ça mais à l’arrivée c’est abyssal, c’est un trou béant… et il va falloir qu’on trouve les solutions pour le combler. Moi je suis convaincu qu’on va arriver à le combler, mais il faut qu’autour de moi, que ce soit dans le staff, que ce soit les joueurs, qu’on se dise que maintenant on n’a plus rien à perdre… mais il va falloir se lâcher.

Vincent Etcheto, ancien ouvreur, est très proche de ses joueurs et participent aux entraînements et échauffements au coeur du terrain
Vincent Etcheto, ancien ouvreur, est très proche de ses joueurs et participent aux entraînements et échauffements au coeur du terrain © Radio France - Justine Hamon

"Si on a pas de ballons en touche et en mêlée on ne pas faire le rugby que l'on veut"

FBPB : Justement il y a 2 semaines de pause, 2 semaines de challenge européen, qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce que vous avez déjà des idées, des solutions pour réussir à redresser la barre ?

VE : Les idées, c’est continuer à bosser, continuer à parler avec les joueurs plus en entretien individuel, faire le point, et puis nous (les entraineurs, ndlr) cibler… (dépité) je parle même pas de projet de jeu, de stratégie parce que si on a pas de ballons en touche et en mêlée on ne peut pas faire le rugby que l’on veut, même le rugby minimaliste on le fera pas.

"On risque de redescendre en Pro D2, on peut le dire ça... ça sent mauvais !"

Vincent Etcheto, le manager de l'Aviron Bayonnais, tête basse et songeur
Vincent Etcheto, le manager de l'Aviron Bayonnais, tête basse et songeur © Radio France - Justine Hamon

FBPB : Vous parlez de confiance, donc de mental, qu’est-ce qu’il faut ? Une thérapie collective ? Partir en stage ? Se ressouder ?

VE : Est-ce qu’il faut prendre une bonne cuite ensemble ? Non mais je ne sais pas, je leur ai parlé la semaine dernière, je leur ai dit : « c’est mai 68 », j’avais envie que ce soit la révolution sexuelle, qu’on se lâche, qu’on mette des chemises à fleurs qu’on soit ridicules mais qu’on le fasse avec conviction… y a pas ça. On est dans la demi-teinte, parce qu’on n’a pas la conquête, parce qu’on joue mais en se disant merde on joue mais… c’est de la demi-teinte ! Et je n’aime pas ça ! On n’est pas à fond dedans et… (il prend une grande inspiration) on risque de mourir, on risque de redescendre en Pro D2, on peut le dire ça… ça sent mauvais ! ça sent pas bon en tout cas.

"C'est presque une impasse, on cherche mais on ne trouve pas de solutions"

Mais au moins, si on doit le faire, qu’on ne lâche pas, je ne veux pas qu’on soit des victimes. Je veux qu’on soit acteurs, même de notre descente mais qu’on provoque les choses parce qu’on peut plus se mentir. Je l’avais dit aux joueurs qu’on pouvait plus se mentir déjà, et il faut qu’on arrive à (insiration)… de cet échec-là, de cette situation qu’est presque une impasse, parce qu’on est au bout, on ne trouve pas de solutions… on les cherche mais on les trouve pas… c’est se rebeller ! envers soi-même d’abord, entre nous et puis après montrer à l’adversaire qu’on va pas être des victimes, qu’on va pas se laisser assassiner… j’espère !

Mais mon discours en tout cas il va dans ce sens, il ira dans ce sens : jamais baisser les bras. Je le répète, on va être critiqués, ça va faire plaisir à certains, qui l’avaient prévu, et d’autres qui par dépit amoureux vont souvent s’acharner sur nous et je comprends, parce que c’est comme ça que le supporter de base fonctionne, il nous aime et quand ça fonctionne pas il est très déçu donc il nous déteste, on va essuyer les critiques. Avec le président (Francis Salagoïty, ndlr) on a parlé de tout ça… il est solidaire, il a encore annoncé aux joueurs, avant le match, qu’il y aura pas… on l’espère, il y aura pas (dubitatif et sur le ton humoristique à la fois) quand un président dit ça, en général… (c’est le contraire, ndlr), mais bon. Non, il y a de la confiance mais on est frustrés et (longue inspiration)… c’est dur, c’est dur, mais il faut avancer. De toute manière il faut avancer.

Les présidents renouvellent leur confiance aux entraineurs et demandent aux joueurs de prendre leurs responsabilités

Francis Salagoïty, aujourd'hui président du conseil de surveillance de l'Aviron Bayonnais Rugby Pro
Francis Salagoïty, aujourd'hui président du conseil de surveillance de l'Aviron Bayonnais Rugby Pro © Maxppp - Maxppp

Interrogés dans le Mag des Sports de France Bleu Pays Basque (tous les dimanches de 17h à 18h) les co-présidents de l'Aviron Bayonnais, Francis Salagoïty et Christian Devèze ont confirmé qu'ils renouvelaient leur confiance en leur staff et leurs joueurs, dont ils attendent une prise de conscience et une réaction.

Il faut rester sereins, ne pas céder à la panique (...) J'ai confiance dans ce que fait Vincent (Etcheto), dans son staff (...) je pense qu'il saura prendre les mesures pour essayer de trouver des solutions. (...) Je crois que c'est aux joueurs de se remettre en cause. (Francis Salagoïty)

Les Bayonnais ont donc près de 3 semaines pour fomenter leur révolte, et préparer le prochain match de Top 14, la réception du Racing 92

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