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Mort d'André Boniface : "Dédé était un passionné, un précurseur" rend hommage le corrézien Pierre Villepreux

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Le monde du rugby est en deuil, le trois-quarts centre André Boniface est décédé ce lundi à l'hôpital de Bayonne, a indiqué sa famille. Pierre Villepreux, qui a côtoyé le Landais au début de sa carrière, lui rend hommage sur France Bleu Limousin.

Le trois-quart montois (ballon en main) lors d'un match contre l'Angleterre en 1963 Le trois-quart montois (ballon en main) lors d'un match contre l'Angleterre en 1963
Le trois-quart montois (ballon en main) lors d'un match contre l'Angleterre en 1963 © AFP - AFP

C'est une légende du rugby français qui nous a quitté ce lundi 8 avril 2024. Le trois-quarts centre André Boniface, né dans les Landes, est décédé à l'âge de 89 ans au Pays Basque. Véritable personnalité du monde du rugby, il a connu 48 sélections avec l'équipe de France et a plusieurs consécrations en gagnant le championnat de France avec Mont-de-Marsan.

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Un de ses anciens adversaires lui rend hommage ce lundi. Le corrézien Pierre Villepreux a joué plusieurs fois contre le Landais, dont une demi-finale historique pour le CAB contre le Stade Montois qui a vu la victoire de Brive, 14-6.

L'annonce de sa mort vous provoque beaucoup d'émotion, j'imagine....

Apprendre son décès m'a surpris parce la dernière fois que je l'ai vu, il était en très bonne santé, du moins semblait-il. Mais c'était pas quelqu'un qui parlait beaucoup de la mort tout simplement. Dédé, il semblait toujours être éternel et jeune. Je l'ai bien connu parce que  j'étais encore gamin quand je le voyais jouer. Et évidemment, il était représentatif d'un certain style de jeu, d'un certain rugby, celui qui me tentait lorsque j'étais jeune. Et donc j'ai eu beaucoup de plaisir lorsque j'ai commencé à jouer à Brive et à le rencontrer avec Mont-de-Marsan. Et j'ai le souvenir d'une demi finale à Bordeaux où Brive avait battu le Stade Montois. C'était un peu un rêve d'abord de jouer contre lui et ensuite de pouvoir battre cette équipe qui était au top du rugby français à l'époque. Et Dédé était au top de la gloire.

Le fait d'adopter le rugby qu'André aime m'a conduit a avoir une conception du jeu qui lui ressemblait, tout simplement parce que c'était beau, c'était spectaculaire. C'était un rugby fait d'esthétisme et il représentait l'esthétisme du rugby quand il courait, comme il prenait des espaces qui menait à,  je dirais, déséquilibrer les adversaires, et ça, c'était de la grande classe. Alors, le voir partir, ça me créé un peu d'émotion...

"On avait mis un joueur pour le surveiller, et on a un peu gagné grâce à ça"

Il a suscité beaucoup de vocation, dont la votre....

Et pas que la mienne...si vous en parlez avec Jo Maso, il vous dira la même chose que moi. Idem pour Dourthe, Lux, Bérot...même s'ils étaient adversaires. On pouvait être adversaire et admirer André tout à la fois. Avec son frère Guy, ils étaient redoutés. Et on mettait en place des défenses spécifiques pour les contrer. C'est ce qu''on avait fait en 1965 contre Mont-de-Marsan où on avait mis un joueur à même de surveiller André. Je crois qu'on avait gagné le match un peu grâce à cette stratégie. Il fallait le coffrer, le bloquer. Il était coléreux Dédé, et n'aimait pas trop ça, donc quand il réagissait, il perdait un peu de ses moyens...

Vous vous êtes recroisés après ?

Bien sûr, on a toujours eu des contacts, et évidemment, ces contacts, c'était pour parler du rugby et du beau rugby. Il était toujours sur d'avoir raison sur le jeu qu'il fallait faire. Dédé, c'était un passionné. Et pour lui, le rugby c'était cette capacité à déséquilibrer son adversaire, à lui faire subir le mouvement, cette intelligence de jeu, c'était le Boniface que j'ai apprécié.

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