Mort d'André Boniface : "C'était mon idole, une icone du rugby", l'hommage de Francis Léta, figure de Bayonne

Le rugby français est en deuil. L'une de ses légendes, André Boniface est mort à l'hôpital de Bayonne ce lundi 8 avril à 89 ans. Un joueur exceptionnel qu'a bien connu Francis Léta. L'ancien ouvreur et entraîneur de l'Aviron Bayonnais a même disputé une rencontre face à André Boniface qui portait les couleurs du Stade Montois.

France Bleu Pays Basque : que représentait André Boniface pour vous ?

C'était mon idole quand j'étais tout jeune, à quatorze, quinze ans. C'était mon idole, une icône du rugby, un grand monsieur qui avait développé un jeu formidable, avec son frère, avec la symbolique de la passe croisée. Une personne représentative qui a marqué le rugby français puisqu'il avait 48 sélections en équipe de France. Pour l'époque, c'était déjà un nombre très, très important.

Vous l'aviez découvert comment ?

D'abord par la télévision, parce que quand on regardait les matchs, bien entendu, c'était lui. C'étaient les rencontres du Tournoi des cinq Nations de l'époque. J'ai trouvé en lui un monsieur admirable, un grand talent. La première fois que je l'ai vu. J'étais en Crabos et avec l'Aviron Bayonnais et ce jour-là, on avait joué un lever de rideau de Stade Montois contre Agen. Ce jour-là, le stade Loustau, l'ancien stade de Mont-de-Marsan, était plein à craquer. J'ai eu une forte émotion parce qu'il y avait un silence royal. Au fur et à mesure que le ballon arrivait vers André Boniface, il y a eu des murmures qui montaient dans les travées. Quand il a attrapé le ballon, ce murmure s'était transformé en "viva" dans le stade.

Vous aviez même joué un match contre lui...

J'avais joué contre lui sur sa fin de carrière alors qu'il avait 40 ans et moi, j'étais demi d'ouverture à l'Aviron Bayonnais. J'avais joué en face de lui. J'avais été ce jour-là un peu complexé de jouer en face de mon idole. Je m'en souviens particulièrement parce qu'il était lui tourné vers le jeu. Moi, je tapais des coups de pied plutôt que de jouer à la main. Il m'avait dit :"Hey, tu vas jouer Léta ?!" On prend la leçon du maître.