Der de l'UBB au stade André Moga : être digne de l'héritage
Les joueurs de l'Union Bordeaux-Bègles veulent réussir leur sortie sur la pelouse béglaise samedi face à Oyonnax. Pas question pour eux d'achever l'histoire de Musard sur une défaite.
Le stade est désuet à souhait , ses accès sont difficiles, la peinture s'écaille mais le charme opère toujours . S'ils apprécient le théâtre de Chaban-Delmas qui deviendra définitivement leur jardin la saison prochaine, les joueurs avouent sans forcer leur attachement à l'enceinte béglaise.
C'est là que les plus anciens d'entre eux ont grandi et fait grandir un club qui était encore dans l'anonymat du ventre mou de la Pro D2 il y a cinq ans .
"C'est un rugby de clocher qui a disparu dans le monde professionnel. Ici, tu es obligé d'être imprégné par cette culture"
"Je me souviens d'un match perdu devant 300 supporters face à Aix-en-Provence , se souvient le troisième ligne Hugh Chamers arrivé en Gironde en 2008. Il pleuvait, le terrain était dégueulasse et je me suis dit : 'Qu'est-ce que je fais ici ?'"
Bienvenue à l'Union Bègles-Bordeaux
Ici, c'est Bègles. Un territoire-terroir dédié à l'ovale. "Quand je suis arrivé de Brive , raconte le deuxième ligne Adam Jaulhac, on m'a dit que je n'arrivais pas à l'Union Bordeaux-Bègles mais à l'Union Bègles-Bordeaux. C'est un rugby de clocher qui a disparu dans le monde professionnel. Ici, tu es obligé d'être imprégné par cette culture" .
"Petit à petit, je l'ai vu se remplir, c'est là qu'on a commencé à écrire notre histoire en Top 14" , rappelle le centre Julien Rey, cinq saisons au club.
Samedi, les Girondins joueront pour eux mais aussi pour les 450 anciens qui prendront place dans des tribunes devenues trop petites. Et ils porteront pour l'occasion le célèbre damier bleu et blanc, celui du CAB et du CABBG.
Fiers de pouvoir mouiller ce maillot
"De très grands joueurs ont foulé cette pelouse , poursuit Adam Jaulhac, on n'a pas envie de décevoir. J'ai appris à devenir Béglais et je ne pensais jamais porter ce maillot. C'est un honneur et une fierté."
L'UBB va donc refermer le livre de Musard avec une émotion non feinte même si le lieu restera celui de son quotidien.
"Ce n'est pas fini, reconnaît Julien Rey, on va continuer à s'entraîner là mais quelque chose va s'arrêter samedi et c'est sûr que ça fait un petit pincement au coeur"