Présidence de la FIFA : qui sont les huit candidats ?
Les candidatures sont closes depuis lundi minuit pour l'élection à la présidence de la FIFA. Huit prétendants sont officiellement en course dont le Français Michel Platini, fragilisé par la candidature de Gianni Infantino, le n°2 de l'UEFA.
Qui succédera à Joseph Blatter à la tête de l'instance suprême du football mondial ? Le nom se trouve parmi ces huit hommes : le Suisse Infantino et le cheikh bahreini Salman, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali, le Français Jérôme Champagne, le Libérien Musa Bility, le Trinitéen David Nakhid et Michel Platini. Le vote aura lieu le 26 février 2016.
Platini lâché par l'UEFA au profit d'Infantino ?
Il est de plus en plus isolé. Avant, Michel Platini avait un boulevard pour être élu. Mais ça, c'était avant sa suspension à titre conservatoire jusqu'au 5 janvier par la commission d'éthique de la FIFA en raison d'un versement controversé de 1,8 million d'euros de la part de Joseph Blatter en 2011. Et la donne a changé.
L'actuel président de l'UEFA a même vu l'un de ses deux appels de ces décisions rejeté. Il lui reste désormais l’appel sur le fond interjeté devant la chambre des recours. Si ce dernier venait aussi à échouer, c’est vers le Tribunal arbitral du sport que Michel Platini se tournerait.
Après avoir été lâche par la fédération anglaise, c'est au tour de l'UEFA qui a annoncé la candidature de Gianni Infantino, le n°2 de l'UEFA. Preuve de l'isolement de l'ancien capitaine des Bleus, le communiqué de soutien du Comité exécutif de l'UEFA et celui publié sous son nom propre ne mentionnent même pas le nom du Français.
C'est le pan B de l'instance européenne. Infantino, le secrétaire général de l'UEFA, s'est déclaré candidat lundi à quelques heures de l'échéance. En actionnant cette alternative, l'UEFA a clairement signifié le peu de crédit qu'elle accorde désormais aux chances de Platini de mener la bataille jusqu'au bout.
Salman et Sexwale, deux poids lourds
Le cheikh Salman, membre de la famille royale du Bahrein, président de la Confédération asiatique de football (AFC) depuis 2013, connaît bien la Fifa pour en occuper l'un des postes de vice-président. Agé de 49 ans, il avait auparavant soutenu Platini. Le Bahrein traîne en tout cas de gros boulets : il fait l'objet de vives critiques de la part d'organisations de défense des Droits de l'Homme pour son rôle dans la répression du soulèvement démocratique de 2011, ce qui pourrait refroidir nombre de fédérations européennes.
Autre candidat important, le Sud-Africain Tokyo Sexwale, est un ancien compagnon de prison de Nelson Mandela. L'homme d'affaires sud-africain, auréolé de son combat anti-apartheid, n'est pas issu du sérail du football. Ce qui peut représenter un atout tout comme un handicap, car ce sont les présidents des 209 fédérations membres qui élisent le président de la Fifa. Il jouit d'une réelle image d'intégrité, ce qui n'est pas rien pour une instance minée par les affaires de corruption.
Quatre qui partent de loin
Le prince jordanien Ali, demi-frère du roi Abdallah et seul adversaire de Blatter le 29 mai, peut se vanter d'avoir mis le Suisse en ballottage au 1er tour avant de se retirer. Mais il avait eu à l'époque les votes de l'UEFA qui appuie désormais Infantino.
Le Français Jérôme Champagne qui a cette fois recueilli les parrainages nécessaires, a passé 11 ans à la Fifa (de 1999 à 2010) et estime que ce long bail "n'est pas un handicap". Cet ancien diplomate, supporteur de l'AS Saint-Etienne et "socio" du FC Barcelone, longtemps en charge des relations internationales de la Fifa, connaît sur le bout des doigts chacune des 209 fédérations qui la composent.
David Nakhid, ex-capitaine de la sélection nationale de Trinité-et-Tobago, passé par les Grasshoppers Zurich, doit combler un net déficit de notoriété, tout comme le président de la Fédération du Libéria, Musa Bility.