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Olivier Echouafni en route pour le titre avec les filles du PSG ?

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Le coach de l'équipe féminine du PSG, Olivier Echouafni était l'invité de 100% PSG ce lundi 24 février. Il a parlé de son équipe et de son potentiel, de l'équipe de France, des prochaines échéances du PSG et de son avenir ... Retour sur les meilleurs moments.

Pia Clemens entourée de Bruno Hermant (Culture PSG) et d'Olivier Echouafni dans 100% PSG sur France Bleu Paris Pia Clemens entourée de Bruno Hermant (Culture PSG) et d'Olivier Echouafni dans 100% PSG sur France Bleu Paris
Pia Clemens entourée de Bruno Hermant (Culture PSG) et d'Olivier Echouafni dans 100% PSG sur France Bleu Paris © Radio France - Pia Clemens

Ce lundi dans 100% PSG, Pia Clemens recevait Olivier Echouafni, le coach de l'équipe féminine du PSG. Passé par l'OM, Strasbourg, Rennes et Nice comme joueur, il a pris les commandes de l'équipe de France féminine en 2016 avant d'être nommé entraîneur des filles du PSG depuis 2018. 

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Depuis votre arrivée, l’effectif a rajeuni de cinq ans. Qui sont les cadres aujourd’hui dans l’équipe des Féminines du PSG ? 

"Quand je suis arrivé en 2018 dans l’équipe, il était temps de rafraîchir le groupe. Certaines filles étaient arrivées en fin de cycle, et d’autres avaient décidé d’arrêter leur carrière. Donc on a pratiquement perdu 6 filles de plus de 30 ans, comme Laure Boulleau, Laura Georges, Marie-Laure Délie ou Erika. Ces joueuses avaient beaucoup de caractère, de tempérament et, surtout, d’expérience.  Il a donc fallu reconstruire une équipe et un projet. Ça ne se fait pas du jour au lendemain. Et puis on a recruté de jeunes joueuses à fort potentiel, mais qui n’étaient pas forcément tout à fait prêtes. Aujourd’hui, les cadres sont Irène Paredes, notre capitaine, qui parle plusieurs langues et Nadia Nadim, joueuse danoise et afghane, par son expérience et son profil. Et puis je ne peux pas oublier celle que j’appelle "ma légende", Formiga. C’est quelqu’un qui ne s’exprime pas  énormément, mais elle a un tel charisme et elle représente tellement en tant que femme, en tant que joueuse, mais aussi aujourd’hui pour le Paris Saint-Germain… Ce sont les cadres du groupe, mais je pourrais y ajouter nos deux gardiennes, Chris [Christiane] Endler et Kate [Katarzyna] Kiedrzynek, qui est là depuis très longtemps, ou Eve Perisset. Ce sont des joueuses qui ont du vécu et elles sont les leaders de ce groupe. "

Vu les excellents résultats des filles depuis le début de la saison et la jeunesse de l’effectif, on peut considérer que c’est une équipe avec un énorme potentiel, non ?

"Oui, c’est une équipe qui a de l’avenir, c’est sûr. Mais il faut aussi être patient. Quand on est jeune, tout va très vite. On peut monter très haut et d’un seul coup, vous ne savez pas pourquoi, redescendre très bas. Donc il peut y avoir des écarts. L’objectif est de monter avec une certaine régularité. Avoir de très bons résultats, c’est bien. Mais maintenant, il faut aussi savoir gagner des titres. Cette marge est peut-être accessible, mais il faut encore du temps. "

J’étais présente à votre première conférence de presse de la saison. Vous aviez dit que votre objectif était de gagner toutes les compétitions dans lesquelles vous seriez engagés.

"Exactement. Parce qu’on est le Paris Saint-Germain. Parce qu’on fait partie des meilleures équipes françaises et européennes. On ne peut être qu’ambitieux. L’objectif était de faire mieux que l’année dernière. Pour l’instant, on est dans notre cadre. En championnat, on est juste derrière Lyon, qu’on reçoit le 14 mars ; en Champions League, on joue en quarts de finale contre Arsenal, comme l’année dernière contre Chelsea ; et le dernier trophée, c’est la Coupe de France. L’année dernière, on s’était fait éliminer par Lyon en quart de finale. Cette année, on est qualifiés pour la demi-finale à Bordeaux. On est lancé dans notre magnifique mois de mars !"

Dans une interview très intéressante accordée fin 2018 à Bruno Hermant, de Culture PSG, vous disiez "C'est un des axes sur lequel le PSG doit travailler. Il faut que le club puisse faire comprendre à ces joueuses [qui ne jouent pas encore au PSG] que le PSG est un grand club. Montrer à ces joueuses que le PSG est un club ambitieux." Un an après, cet objectif a-t-il été atteint ? Le PSG est-il perçu comme un grand club à l’étranger ?

"Je l’espère. Je le souhaite. A travers notamment les départs de filles parties dans d’autres clubs. Si elles ont été dans une situation d’échec au PSG parce que le niveau était trop élevé, nous avons veillé à ce que l’image du PSG soit bonne. Nous les avons considérées malgré tout comme de vraies bonnes joueuses du Paris Saint-Germain. Si on les a recrutées, c’est qu’elles méritaient d’être là. Donc l’objectif est que le PSG continue à s’inscrire dans le top 8 européen. "

Vous avez entraîné des garçons puis des filles. Y a-t-il une différence entre les deux ?

"Le management est différent. C’est beaucoup plus difficile d’entraîner des filles. Les filles sont très disciplinées, très rigoureuses dans le travail. Mais ce qui peut différer, c’est le poids des mots. L’utilisation du vocabulaire. Ce qu’on peut faire avec des garçons, on ne peut pas forcément le faire avec des filles. Avec elles, le poids des mots peut prendre des proportions très importantes. Mais le management, c’est aussi savoir leur parler quand il le faut.  Savoir les écouter, aussi. Et en même temps, quand on fait des séances d’entraînement ou un travail tactique, elles ont toujours ce besoin de comprendre pourquoi on le fait. Une fois qu’elles ont compris, elles adhèrent et c’est parti. Mais ça met beaucoup plus de temps. La différence est là. Les garçons, ils savent tout ! Ils pensent tout savoir, même s’ils n’ont joué que dix matches en Ligue 1. Pour ma génération, il fallait faire six ou sept années en Ligue 1 pour pouvoir être considéré comme un vrai joueur de Ligue 1. . Ce qui est passionnant, c’est aussi de leur transmettre notre vécu, que ce soit pour moi, pour Bernard [Mendy, ancien joueur du PSG et adjoint d’Olivier Echouafni] ou pour Bruno Valencony, ancien gardien de but [et entraîneur des gardiennes du PSG]. Leur apporter notre expérience au quotidien. Elles s’en servent, je pense, grandement. Et nous, ça nous fait plaisir aussi parce qu’on sent qu’elles ont ce besoin d’apprendre, et qu’on puisse les corriger."

Qui a eu l’idée de vous faire passer dans l’univers du football féminin ? C’est vous, ou quelqu’un a pensé à vous ? Peut-être justement parce que vous utilisez très bien le verbe ?

"Je pense que ça s'est fait naturellement, je ne dis pas que je ne vais pas retourner chez les garçons, mais quand on m’a proposé d’intégrer l’Equipe de France, je ne me suis pas posé la question très longtemps… Je connaissais déjà un peu le foot féminin puisque j’avais été parrain de la section féminine de l’OGC Nice pendant 8 ans, et je m’y intéressais et surtout depuis 2011 avec la Coupe du Monde. Alors quand on m’a sollicité pour l’Equipe de France, pour moi c’était une grande fierté, on m’a dit "oui mais bon c’est les filles" et moi j’ai répondu mais c’est surtout l’Equipe de France ! J’étais très fier de représenter mon pays. J’ai vécu quelque chose de très fort avec les filles en équipe de France. La frustration c’est qu’on ne les as que 10 jours par mois ou tous les 2 mois, et donc on ne peut pas les suivre et les faire progresser, alors quand le PSG est arrivé pour moi c’était une bonne chose ça me permettait de les avoir au quotidien et de les faire progresser."

On a entendu dire en que Marie-Antoinette Katoto pouvait avoir un caractère difficile et que c’est pour ça qu’elle n’a pas fait la coupe du monde avec l’Equipe de France, alors qu’au PSG ça se passe bien non ? 

"Elle a son caractère, sa personnalité mais il faut la prendre comme elle est. Elle a parfois une attitude corporelle qui peut, par moments déranger, elle un peu nonchalante, mais c’est Marie, elle est comme elle est, mais je peux vous assurer qu’elle a un talent incroyable, et se passer de ce talent là c’est pas possible ! Moi déjà quand j’étais en Equipe de France je voulais qu’elle vienne, mais c’était encore un peu trop tôt avec ses blessures, mais aujourd’hui quand je vois ce qu’elle est capable de faire avec le groupe, je me dis waouh y’a du talent, alors bien sûr, c’est brut, il y a encore des choses à peaufiner, c’est parfois à vif dans ses réactions, mais c’est toujours pour le bien du groupe, c’est une vraie compétitrice,  il ne lui manque pas grand-chose maintenant pour aller au-dessus, j’attends impatiemment ce mois de mars, elle va être confrontée à du haut niveau… que ce soit Lyon, Arsenal, Bordeaux, et j’ai hâte de voir ce qu’elle va faire et si elle a vraiment progressé."

Bordeaux qui est 3ème, Lyon leader pour le moment mais à 3 points du PSG, ce qui veut dire que si vous les battez le 14 mars vous pouvez gagner le championnat et Arsenal en Ligue des Champions, c’est le magnifique programme. Et vous en fin d’année vous arrivez en fin de contrat, vous ferez quoi ?

"Si je peux continuer le projet je serais le plus heureux mais ce n’est pas que de mon ressort et mon choix."

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