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Ligue 1 : A Caen, Saidi Ntibazonkiza rattrape le temps perdu

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Saidi Ntibazonkiza a été recruté en septembre par le Stade Malherbe de Caen. S'il a dû se contenter de 55 mn de jeu lors des 22 premières journées, le premier joueur burundais à évoluer en Ligue 1 vient d'enchaîner deux titularisations avec brio.

Saidi Ntibazonkiza a connu une 2e titularisation avec Caen face à Reims
Saidi Ntibazonkiza a connu une 2e titularisation avec Caen face à Reims © Maxppp - Stéphane Geufroi

Saidi Ntibazonkiza a posé ses valises à Caen après avoir évolué cinq saisons aux Pays-Bas (Nimègue), quatre en Pologne (Cracovie) et effectué un court passage en Turquie (Akhisar Belediyespor). A 28 ans, dont 11 passée en Europe, l'ancien capitaine de la sélection burundaise est le joueur le plus polyglotte de l'effectif caennais.

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 " Chez moi au Burundi il y a deux langues, le Kirundi et le Kiswahili parlé dans plus de dix pays d'Afrique. Il y a le Français, l'Anglais, le Néerlandais, un peu de Polonais et de Turque. Donc je peux me débrouiller partout (rires)."

55 minutes de jeu lors des 22 premières journées de Ligue 1

Entré pour la Ire fois en jeu face à St Etienne en octobre, Saidi Ntibazonkiza a longtemps dû se contenter de 55 minutes de jeu répartis sur 4 matchs. Sa patience et son travail ont été récompensés avec une première titularisation face à Nice (2-0) suivie d'une seconde, toujours à domicile, une semaine plus tard face à Reims (0-2) et d'une entrée en jeu à Lille entre les deux rencontres (1-0). Ses deux entrées dans le onze caennais ont montré ses indéniables capacités sur le flanc gauche de l'attaque du Stade Malherbe de Caen.

"Saidi est très efficace à l'entraînement, il percute, il est en train de retrouver son niveau. C'est un drôle de bon joueur. Je pense qu'il a montré des choses qui peuvent me donner des possibilités supplémentaires" Patrice Garande à la sortie de son match face à Nice.

"Ce qui se passe dans mon pays me touche aussi"

Le contexte particulier évoqué par Patrice Garande, c'est la situation de son pays, le Burundi. Ce petit pays de la région des grands lacs aussi grand et aussi peuplé que la Belgique est  de nouveau en proie à de violents incidents. Quant il évoque la situation de sa famille qui est encore au pays, l'ancien capitaine de la sélection nationale (11 matchs) pèse ses mots.

"C'est comme ce qui s'est passé en France, cela a touché tout le monde.  Tout ce qui se passe dans mon pays me touche aussi. Surtout, j'ai ma famille là-bas. Si j'entends des choses qui se passent pas bien,  cela me fait du mal."

Il a d'autant plus de fierté à parler du Burundi qu'il s'en sent en quelque sorte l'ambassadeur sportif. Saidi Ntibazonkiza aspire à y revenir quand l'heure de sa retraite sportive aura sonnée.

"C'est comme si j'étais l'ambassadeur de mon pays. De nombreuses personnes ne savent pas ce qu'est le Burundi ni où il se trouve. Avec mon parcours, plusieurs personnes savent maintenant où il se trouve et ce qu'est le Burundi. Cela me fait plaisir que les gens sachent d'où je viens et ce qu'est mon pays, le Burundi"

Pendant près de quatre mois, Saïd Ntibazonkiza a donc travaillé, patienté et tenté d'occulter ses inquiétudes pour les proches qu'il n'a pas pu faire venir en France. La blessure de Hervé Bazile sur le côté gauche lui a laissé une opportunité qu'il a su saisir d'entrée.

Me battre tous les jours pour montrer que je peux avoir la place de jouer

"Je ne suis jamais parti dans la chambre de l'entraîneur pour demander "Pourquoi je ne joue pas." Ce que je faisais, c'était me battre tous les jours pour montrer que je suis le meilleur ou que je peux avoir la place de jouer comme les autres."

Libre de tout contrat après son passage en Turquie, Saidi Ntibazonkiza a signé un contrat d'un an avec deux saisons en option. Il lui reste encore treize journées pour convaincre et s'épanouir dans le jeu du stade Malherbe de Caen. Saidi Ntibazonkiza n'aime pas parler de ses points forts ou de ce qu'il peut apporter à l'équipe tant qu'il ne l'aura pas prouvé sur le terrain.

"J'ai envie de montrer ce que je peux faire. Ça ne fait que deux ou trois matchs que je joue plus de 45 minutes. Je n'ai pas encore montré qui je suis mais j'espère que ça va aller pour le temps de jeu."

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