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REPLAY - Guy Roux, invité spécial, pour les vingt ans du doublé de l'AJA

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Guy Roux était l'invité exceptionnel de France Bleu Auxerre ce vendredi matin. L'ancien (et légendaire) entraîneur de l'AJ Auxerre est venu fêter la plus belle plage de l'AJA. Il y a 20 ans, le club icaunais remportait la Coupe de France et le Championnat de France. Un doublé historique.

L'entraîneur mythique de l'AJA, ici dans les années 90.
L'entraîneur mythique de l'AJA, ici dans les années 90. © Maxppp -

C'est un exploit sportif qui a apporté une renommée internationale à toute une ville : le doublé Coupe / Championat de l'AJA en 1996 a permis à Auxerre d'exister partout en Europe. Son entraîneur de l'époque, Guy Roux, est aujourd'hui connu partout dans le monde. Pour fêter les vingt ans de ce doublé historique, Guy Roux a passé la matinée avec nous. Retrouvez ci-dessous les meilleurs moments !

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09h00. Le pronostic de Guy Roux sur l'Euro 2016.

"Je pense que, comme d'habitude, la France va aller en quarts de finale. Je ne pense pas que ce soit elle qui gagne. Il faut un ou deux joueurs exceptionnels qui emmènent les autres. Antoine Griezmann est un joueur exceptionnel mais trop jeune. C'est le début, c'est comme Zizou en Angleterre en 1996. Paul Pogba aussi, mais a fait une saison où il a un peu payé sa jeunesse. Je ne pense pas que ça suffira".

"En ne prenant pas Benzema, on a fait une erreur funeste. C'est le meilleur Français dans le monde"

Sans filtre et sans langue de bois, Guy Roux, fidèle à lui-même.
Sans filtre et sans langue de bois, Guy Roux, fidèle à lui-même. © Radio France - Benoît Jacobo

08h44. La communication "contrôlée" du club en 1996

"On avait une communication très contrôlée, je dois le dire, c’est vrai. C’était pas très démocratique et contraire à mes convictions personnelles de citoyen. Mais dans une petite entreprise comme nous étions, on ne peut pas laisser dire n’importe quoi de l’intérieur. De l’extérieur .la voix était libre et même si on gagnait beaucoup, les critiques existaient".

Guy Roux sur France Bleu Auxerre sur son rôle aujourd'hui à L'aja

"Dans une petite équipe, on ne pouvait pas laisser dire n'importe quoi de l'intérieur"

08h33. Et pour l'avenir du club ? L'avis de Guy Roux.

"Je suis pas pessimiste mais réaliste. Auxerre est le 28e club de football français professionnel et la 155e ville de France. On est meilleurs en football que dans le reste. Si l’AJA a la chance et le talent de choisir un entraîneur un peu exceptionnel, qui accepterait une vraie politique de jeune. Qui aimerait les jeunes, on a une chance de revenir dans le peloton. Je pense que les joueurs d'aujourd'hui font le maximum, comme les miens en 1996. Il sont simplement un peu moins doués. On a eu moins de chance ou de talent pour les choisir. Et puis, on s'entraînait autrement".

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"Les joueurs d'aujourd'hui donnent le maximum, ils sont simplement moins doués"

Si l’AJA choisit un entraîneur un peu exceptionnel, on a une chance de revenir.
Si l’AJA choisit un entraîneur un peu exceptionnel, on a une chance de revenir. © Radio France - Benoît Jacobo

08h17. Nostalgique, Guy Roux ?

"Non je regarde toujours en avant. Je vis toujours les 5 minutes qui vont suivre et pas celles qui viennent de se passer. J’étais très content que vous, les médias, fêtiez ça aussi bien cette année. J’ai pensé à faire quelque chose, mais c’est très difficile de réunir autant de gens. Même Laurent Blanc a un agenda très occupé". La cérémonie c’est ce matin sur France Bleu Auxerre (sourire) !"

08h07. Que reste-t-il de l'héritage de ce doublé, ce double titre de 1996 ?

"On avait des responsabilités partagées. Je faisais marcher l’équipe, j’impulsais un peu les achats de joueurs et je freinais la vente, mais après cette période-là, mon frein était moins efficace par rapport au dynamisme des acheteurs. Et mon équipe en trois ans a disparu. On a connu des années très difficiles et en 2000, a failli descendre. Monsieur Bourgoin et monsieur Hamel tenaient les finances. Ils savaient quoi faire de l’argent. Le stade est passé, de 200 places de tribunes en 1960, à 22.000 places couvertes à l’heure actuelle, plus trois centres de formation, sept terrains, vingt hectares… L’argent n’a pas été gaspillé. N’empêche que l’équipe s’est affaiblit, j’ai été obligé d’en reconstruire une autre !"

"Après 1996, en trois ans, mon équipe a disparu"

Guy Roux, pas commode  avec ses joueurs, mais disponible avec nous.
Guy Roux, pas commode avec ses joueurs, mais disponible avec nous. © Radio France - Benoît Jacobo

07h59. Les joueurs de 1996 étaient de sacrés fêtards, vrai ou faux ?

"Ils ne faisaient pas sans arrêt la fête, sinon on n'aurait pas gagné. C'est vrai qu'ils étaient très joyeux, très unis. Ils avaient une vie commune amicale très très importante. Ça se voyait dans les stages (...). Je pense qu'ils en racontent plus qu'ils en ont fait, mais ils en ont fait un peu (rires).

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07h53. Le doublé 1996, la consécration ?

"Non, c'est jamais fini, puisque c'est même pas fini aujourd'hui de travailler dans le football. Mais c'était une très grande date évidemment. La montée de DH en CFA, en 1990, a constitué la plus grande joie de ma carrière, parce que les Auxerrois espéraient depuis 1905 d'aller jouer dans un championnat national !! Après ça a été la D2, puis la D1. C'était toujours la première. Donc c'est un peu la consécration. Il m'a manqué une Coupe d'Europe. On s'est arrêté en demi-finale de la Coupe des Coupes, avec un peu de cendres dans la bouche. C'est très difficile, faut toujours être meilleur que les autres. Et l'argent compte aussi. Il y avait toujours, en gros, des clubs qui avaient quatre fois le budget de l'AJA. Bordeaux, Marseille, le Paris-Saint-Germain de l'époque. La différence est énorme !"

"La plus grande joie de ma carrière, la montée en CFA en 90"

Un petit café pour Guy Roux, qui s'est levé tôt pour France Bleu Auxerre.
Un petit café pour Guy Roux, qui s'est levé tôt pour France Bleu Auxerre. © Radio France - Benoît Jacobo

07h39. Après la victoire en Coupe de France en 1996, il fallait encore gagner le championnat de Division 1

Gagner la Coupe de France créé une émotion formidable et une envie de faire la vie, de fêter ! Avec Gérard Bourgoin, on avait organisé une fête au Trianon avec Depardieu les joueurs et leurs épouses. Il y avait un karaoké. On avait convenu avec les joueurs d'arrêter à 02h du matin. À 2h00 pile, quand le propriétaire à voulu me faire chanter pour repousser l'heure. Je lui ai dis "à tona vis, je lance ça à combien de mètres?", il me dit "t'es fou, ça vaut un million de francs!". Je me sui fait siffleR. Les joueurs sont allés se coucher. Moi, je suis allée à la sortie et j'ai passé la nuit sur la borne, devant la sortie, pour éviter les tentations parisiennes."

Le jour où Guy Roux a dormi devant la chambre de ses joueurs "pour éviter les tentations"

07h25. Le gourou Depardieu

Contrairement à ce que pense Gérard, ça ne m'a jamais gêné sa présence. Il a participé à ce doublé. A la demi-finale de la Coupe de France à Marseille, il était sur le banc. On aurait du avoir une amende. J'ai dis à la Fédération : "mais je ne le connais pas ce gars, il ressemble à quelqu'un, mais on ne sait pas ce qu'il faisait là". Et on a pas eu d'amende !"

Guy Roux "il me fallait une fleur jaune chaque jour de match"
Guy Roux "il me fallait une fleur jaune chaque jour de match" © Radio France - Benoît Jacobo
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07h23. Guy Roux et les superstitions. "Un jour, vous recevez le coup de fil d’un quidam qui vous dit, vous allez rattraper le Paris-Saint-Germain... "

"... On avait 10 points de retard au printemps (...), je pensais pas du tout que nous puissions être champions. Je voulais être dans les 5 premiers pour gagner une place en Coupe d'Europe ou la Coupe de France. Ce monsieur me dit, vous avez deux matchs dans la semaine, vous allez les gagner, le Parsi-Saint-Germain va en perdre deux. Alors que le PSG jouait, chez lui, contre le dernier  Martigues et l'avant-dernier Lille. Il lui fallait un A/R à Bordeaux et une nuit d'hôtel. Je le fais. Et, stupeur, le PSG perd contre MArtigues et fait un nul contre Lille. (...) Après ce monsieur venait à tous nos matchs. Il disait qu'il dirigeait le ballon avec les yeux. On a pas perdu un seul match dans la première partie de 1996 J’ai toujours été un peu superstitieux.  J'en avais une autre, mon survêtement et les jours de match, il me fallait toujours une fleur jaune".

"On avait l'effectif le plus fort qu'on ait jamais eu à l'AJA"

7h00. Avez-vous conscience de la notoriété que vous aviez à l'époque ?

"Non, je n'avais pas beaucoup le temps de mesurer les sensations. Il fallait que je contrôle. Ma hantise, c'était que l'Europe entière saute sur mes joueurs. Nous avions un effectif qui est sans doute le plus fort que nous ayons jamais eu. L'équipe B avait été championne aussi. Donc on était vraiment fort. Dans la période, il y avait plus de 10 internationaux de divers pays et de grands pays. (...) Le premier grand choc ça a été la finale de 79. Après on avait déjà joué d’autres Coupes d’Europe, donc (en 1996 ndlr), je n’ai pas vraiment senti un décalage, mais j’ai senti monter ça à Auxerre évidemment.".

Guy Roux est en studio de 7h à 9h, sur France Bleu Auxerre.
Guy Roux est en studio de 7h à 9h, sur France Bleu Auxerre. © Radio France - Benoît Jacobo

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