50 ans du stade Francis Le Basser : sa piste d'athlétisme, une fin légèrement douloureuse
La construction du stade Francis Le Basser à Laval s'est achevée en août 1971. Un stade qui est un des lieux phares de la Mayenne. Retour ce mercredi sur la piste d'athlétisme qui n'existe plus aujourd'hui, et dont le transfert s'est réalisé dans une certaine amertume.
Avant même la construction des tribunes de Le Basser, une piste d'athlétisme était déjà présente. Une piste en rupcor, un bitume aménagé dans lequel les pointes des chaussures des athlètes pouvaient s'enfoncer. Jacques Poirier, ex-entraîneur au Stade lavallois athlétisme, s'en souvient très bien. "Sur cette piste on a eu des athlètes comme Jean Cochard, qui a été sélectionné aux Jeux olympiques de Tokyo et aussi à Mexico. Un homme dont le record personnel au saut en longueur est à 7 mètres 88 en. Il me semble même qu'à Laval il avait dépassé aussi les 7 mètres 80 mais qu'il y avait eu trop de vent ce jour-là donc ça n'avait pas été homologué" explique-t-il.
La piste a ensuite été changée plusieurs fois. Elle n'a d'ailleurs eu que six couloirs au lieu de huit pendant longtemps.. C'est d'ailleurs à cause de cela, peut être, qu'il n'y a pas eu énormément de grandes compétitions nationales. Il faut attendre le début des années 90 pour ça. Didier Bernard, entraîneur au Stade lavallois à cette époque, se souvient de deux grands athlètes. "Jean-Louis Prianon qui avait été de nombreuses fois international, avec une quatrième place aux Jeux aux Jeux de Séoul en 1988 sur le 10.000 mètres, et Maryse Éwanjé-Epée, la meilleure sauteuse en hauteur française, qui était à l'époque, était recordman de France".
"De l'anti foot"
Mais au début des années 2000, c'est le point de rupture. La section foot du Stade lavallois obtient de la part de la mairie le transfert de la piste d'athlétisme à l'Aubépin, juste à côté. Une idée qui aurait plu, en son temps, au président Henri Bisson qui avait toujours milité pour que cette piste disparaisse et de faire de Le Basser un stade à l'anglaise où les supporters sont près des joueurs. De grosses tensions étaient donc apparues entre les athlètes et les footballeurs se remémore Jacques Poirier. "C'était de l'anti foot, quoi. On se disait : "oh ces footballeurs ils nous cassent les pieds, ils sont surpayés, il n'y en a que pour eux. Je me souviens d'assemblée générale du Stade lavallois Omnisports ... c'était chaud dans les discussions ! Mais toujours dans un respect mutuel" sourit l'homme.
La fédération française d'athlétisme ne s'était d'ailleurs pas opposée au transfert de la piste à l'aubépine, explique Didier Bernard. "Dans les stades où il y avait une piste d'athlétisme, les tribunes étaient un peu éloignées de la pelouse. Donc, effectivement, la volonté de la fédération française d'athlétisme de l'époque, c'est que les stades de football soient uniquement consacrés au football" termine le vice-président du club.
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