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Mostra de Venise : "Le plaisir de présenter notre film au monde entier"

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C'est l'histoire d'une société de production bordelaise qui se retrouve ce jeudi sur l'un des plus grands festivals au monde, la Mostra de Venise. Les trois associés de Dublin Films vont fouler le tapis rouge en compagnie du réalisateur Abel Ferrara.

Abel Ferrara lors du montage du film "Pasolini"
Abel Ferrara lors du montage du film "Pasolini"

Des Bordelais au festival de Venise. Ils sont les co-producteurs du dernier film de l'américain Abel Ferrara, "Pasolini", projeté ce jeudi soir en compétition officielle. Grâce au coup de pouce de la Région Aquitaine via Ecla, son agence pour l'audio-visuel, la société Dublin Films, installée depuis huit ans à Bordeaux, a pu entrer dans ce projet prestigieux . Ce qui explique qu'Abel Ferrara soit venu à Bordeaux monter son film et travailler à la post-production. Le cinéaste a déjà fait parler de lui cette année au festival de Cannes avec "Welcome to New York", sulfureuse évocation de l'affaire DSK avec Gérard Depardieu. Il revient donc en haut de l'affiche à Venise avec un biopic consacré aux dernières heures de la vie du réalisateur italien Pier Paolo Pasolini, avec son acteur-fétiche dans le rôle titre, Willem Dafoe. La projection à Venise ce soir constitue un événement pour David Hurst, l'un des associés bordelais de Dublin Films. Interview.

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Comment la rencontre avec Abel Ferrara a-t-elle été possible ?

En fait, nous avons été contactés il y a un an et demi par le producteur délégué qui cherchait des financements complémentaires pour le film. Il savait qu'il existait en Aquitaine un fonds de soutien pour le long métrage accessible à des films internationaux même si le tournage ne se déroule pas en Aquitaine. Il faut une structure sur place, nous en l'occurence. Il faut également un retour pour la Région. Dans ce cas, c'était qu'Abel Ferrara vienne monter son film à Bordeaux, qu'on mette en place une équipe bordelaise pour l'accompagner pendant le montage, qu'on fasse différentes actions sur place. On a ainsi monté une carte blanche à Abel Ferrara au cinéma Utopia de Bordeaux, une master class au cinéma Jean Eustache de Pessac. C'est tout cela qui nous a permis de nous inscrire sur le projet.

C'est important pour votre société Dublin Films ?

On existe depuis huit ans. Depuis deux ans, on a entamé notre transition vers le long métrage et c'est une étape très importante. C'est une co-production très prestigieuse qui nous a ouvert un réseau. Nous avons beaucoup appris. Aujourd'hui, cela nous permet de développer nous-même nos propres longs métrages. Nous sommes également sur plusieurs autres co-productions internationales.

"Les gens dans la rue sont mes co-producteurs ?"
— Abel Ferrara

Comment s'est passé le travail avec Abel Ferrara ?

Il n'est pas facile mais il est très exigeant et extrêmement passionnant. Le voir travailler sur le tournage en janvier en Italie puis de le suivre dans l'étape du montage a été très enrichissant. Quand il était à Bordeaux, on avait mis en place un environnement agréable pour lui. En fait il était ravi d'être dans une autre ambiance que lors du tournage. Il était également assez surpris que la Région Aquitaine ait pu s'investir dans son film. Lors de sa première venue à Bordeaux, on marchait dans la rue et il avait eu cette réflexion : "ça veut dire que tous les gens que je croise là dans la rue, ce sont mes co-producteurs puisqu'ils financent tous le projet avec leurs impôts ?". Je lui ai répondu que c'était effectivement un peu ça. Il a ri mais il était en fait très touché et il a toujours montré beaucoup de sympathie pour notre participation dans le projet.

Que peut-on dire du film "Pasolini" ?

Ferrara a toujours aimé les gens qui vont au bout des choses, les histoires un peu extrême. Il a donc fait un film sur les derniers jours de la vie de Pasolini avec des parenthèses qui sont des interprétations de la part d'Abel Ferrara sur le travail que Pasolini faisait à ce moment là. Il a imaginé des scènes d'un film dont Pasolini venait d'achever l'écriture mais qu'il n'a jamais tourné. C'est une interprétation d'Abel Ferrara sur le personnage Pasolini et, en particulier, sur la liberté totale dont jouissait Pasolini à cette période de sa vie en matière d'écriture, en matière de cinéma et aussi dans ses engagements politiques en tant que journaliste.

"Au quotidien, ça reste une bataille."
— David Hurst

Comment se présentent les prochains mois pour votre société ?

On a beaucoup de projets. On continue de produire des courts-métrages et des documentaires. Et on a donc plusieurs long-métrages notamment un qui doit se tourner dans les Landes avec deux réalisatrices bordelaise. On travaille également sur un film éthiopien dont le tournage doit débuter là-bas en octobre. On a également un projet sur la guerre en Syrie. Donc, la dynamique est bonne. Tout va bien même si ça reste compliqué car on travaille sur des films d'auteurs avec des financements difficiles à obtenir. Et, comme c'est quand même le début, on investit tout l'argent sur les films. Du coup, au quotidien, ça reste une bataille qui n'est pas encore gagnée.

La Mostra de Venise, c'est la cerise sur le gâteau ?

Absolument. On a eu l'énorme joie d'apprendre début juillet que le film était sélectionné en compétition officielle à Venise. Il va y avoir le plaisir de présenter le film au monde entier et de fouler le tapis rouge avec toute l'équipe. Après, c'est aussi l'occasion de rencontrer d'autres gens, de discuter de nouveaux projets et d'élargir encore notre réseau.

Propos recueillis par Ezéquiel Fernandez, France Bleu Gironde

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