Une audience pour demander la suspension du chantier de l'A69 entre Toulouse et Castres
Le chantier de l'A69 va-t-il être suspendu ? C'est en tout cas le souhait d'une dizaine d'associations. L'audience de référé-suspension devant le tribunal administratif s'est tenue ce mercredi 26 juillet. Le juge rendra son ordonnance en début de semaine prochaine.
Le chantier de l'A69, l'autoroute entre Toulouse et Castres, va-t-il être suspendu ? Une dizaine d'associations le souhaite, parmi lesquelles France Nature Environnement, Les Amis de la terre, la Confédération paysanne ou encore Attac. Elles ont saisi ce jeudi le tribunal administratif de Toulouse. Le juge des référés rendra son ordonnance en début de semaine prochaine. L'audience ce jeudi 26 juillet a duré quatre heures.
12.000 pages de dossier
Cette audience dense a eu l'avantage de résumer les 12.000 pages du dossier. On le rappelle, l'A69 c'est 50 km d'autoroute, un tracé neuf qui suit l'actuelle RN126, intègre deux déviations, créé trois échangeurs et traverse 17 communes en Haute-Garonne et dans le Tarn.
L'A69, c'est un projet vieux de 30 ans dont les travaux sont entamés depuis mars 2023 : arbres coupés, diagnostics archéologiques réalisés, viaduc au-dessus de l'Agout en cours de construction.
Étude d'impact insuffisante selon les requérants
L'avocate des requérants estime l'étude d’impact insuffisante. Maître Alice Terrasse dit que "des espèces protégées sont menacées" et rappelle que 550 hectares de sols vont être artificialisés, dont 25 hectares de zones humides et 400 hectares de terres agricoles, avec une centaine d’exploitants agricoles expropriés.
Elle assure qu'aucun impératif majeur ne justifie la construction de l'autoroute, que le bassin de Castres-Mazamet n'est pas enclavé, que l'estimation de fréquentation est très faible : 6.500 véhicules jour et le coût élevé : 17 euros l'aller-retour.
Atosca dénonce contre-vérités et imprécisions
Autant d'arguments balayés par la partie adverse qui dénonce des imprécisions et des contre-vérités. Un représentant de l'État vient à la barre expliquer que tout le territoire (Auch, Foix, Pamiers, Carcassonne) est relié par une deux- fois- deux-voies, sauf Castres.
Il rappelle enfin que le projet d'A69 a été validé par la loi d'orientation des mobilités et qu'il s'agit d'un chantier à 450 millions d'euros, dont 130 ont déjà dépensés.
En cas d'immobilisation du chantier, chaque mois de retard coûterait sept millions d'euros.
Décision connue fin juillet-début août
Le juge du tribunal administratif de Toulouse rendra son ordonnance en début de semaine prochaine.
L'avocate Alice Terrasse dit avoir bon espoir d'obtenir gain de cause : "Nous espérons la suspension immédiate de ce projet dans l'attente d'un examen au fond, on peut espérer huit à dix mois". Elle rappelle que les requérants sont soutenus par les milliers de personnes qui ont défilé en avril dernier contre l'A69 : "La manifestation a été éloquente, plusieurs milliers de personnes se sont déplacées, des élus locaux signent des pétitions pour dire qu'ils sont contre l'autoroute dont les impacts ne sont pas véritablement évalués sur leur territoire".
Et quand on demande à la partie adverse si cette audience lui a mis une aiguille dans le pied, voici ce que répond Martial Gerlinger, le directeur général de la concession A69-ATOSCA : "On a défendu la qualité de notre dossier, du point de vue mesures compensatoires et besoin de cette autoroute pour le territoire, on a toujours eu le souci de la concertation et on va continuer à le faire".
Un universitaire albigeois en soutien aux opposants
Les opposants à l'A69 ont demandé à l'universitaire Rémi Bénos, maître de conférences en géographie à Albi, d'être présent à l'audience. Il a co-signé une tribune avec d'autres enseignants d'Albi pour dire que l'A69 est obsolète et anachronique. Il a contribué à la rédaction d'une note sur les "effets structurants" de l'A69, le "projet de territoire" et le "désenclavement" de Castres-Mazamet. Il déplore l'absence de propositions alternatives à l'autoroute : "Je pense qu'il y a une confiscation de la question du développement territorial et des échanges entre Castres, Mazamet et Toulouse par le modèle autoroutier qui paraît indiscutable." Et il ajoute : "C'est vraiment une aberration aujourd'hui dans le contexte d'incertitude, de changement socio-écologique, de transformation sociétale et environnementale de ne pas se poser la question de savoir s'il n'y a pas des façons plus pertinentes de répondre à ce besoin d'améliorer les échanges entre Castres et Toulouse".
À l'audience, la question du ferroviaire notamment a été écartée par les représentants de l'État car la partie Saint-Sulpice-Castres est à voie unique, l'offre de train serait insuffisante.
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