Travaux du RER C : le tunnel comme vous ne l'avez jamais vu !
Le RER C va bientôt reprendre du service. Il doit à nouveau circuler à partir du 28 août, après six semaines de travaux. Un chantier colossal, que France Bleu 107.1 a pu visiter.
Depuis vingt ans, la SNCF rénove tronçon par tronçon, petit bout par petit bout, le RER C. Les fameux travaux Castor. Cette fois-ci, c'est au tour du tronçon central, au coeur de Paris, entre les gares Musée d'Orsay et Saint-Michel-Notre-Dame. Un chantier qui a pour but de conforter les fondations du tunnel, et qui nécessite des moyens et une logistique énormes.
Pour six semaines de travaux, il a fallu six mois de préparation. "Tout ce qu'on pouvait faire sans que le trafic soit coupé, on l'a fait", explique la directrice du chantier, Nicole Benz-Collange, de la société Soletanche Bachy, en charge des travaux. "Nous avons installé les bureaux de chantier, les infrastructures extérieures, l'escalier pour entrer dans le tunnel, la lumière pour éclairer le chantier, préparer les murs..."
Un chantier en surface, et sous terre
Ce chantier hors norme est visible dès le Quai des Grands Augustins. Des machines, des silos, des pompes. Le long des quais, des barges font des rotations en permanence pour évacuer les gravats. Mais le centre névralgique de ces travaux se trouve évidemment sous terre, dans les entrailles du RER C. Une véritable fourmilière.
300 personnes sur le chantier se relaient 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Le coulis de ciment, utilisé pour conforter les fondations, est fabriqué en surface. Via des pompes, ce ciment est ensuite envoyé sur la zone des travaux, dans le tunnel.
Une technique de pointe
Afin de consolider les fondations du RER, il faut créer des piliers de béton dans le sous-sol. Un challenge technique, en sachant que le tunnel est situé en bord de Seine, une zone humide, inondable, et qu'il faut plusieurs centaines de piliers pour conforter un sous-sol. Alors, comment ont-ils fait ?
"Nous avons utilisé le jet grouting", explique Jean-Pierre Chastenet, directeur d'opération à la SNCF. "C'est une technique de traitement du sol assez particulière, car ce n'est pas une injection. En fait, on construit sous l'ouvrage des colonnes de béton. Le principe, c'est de ne pas terrasser ni d'injecter. On réalise un forage de petit diamètre à sept mètres de profondeur. Ensuite, on descend un coulis de ciment, qui est injecté à très haute pression. Et en remontant doucement, le jet est circulaire, et en tournant, il découpe le terrain en tranche, et le terrain se mélange au coulis de ciment, ce qui crée des colonnes."
357 colonnes de près d'un mètre 30 de diamètre ont ainsi été créées, sous une portion de 150 mètres de tunnel. L'avantage de ce procédé très spécifique est que la prise du ciment est quasiment immédiate, même en zone extrêmement humide.
Des travaux jusqu'en 2023
Cela fait vingt ans maintenant, depuis 1996, que la SNCF s'est lancée dans ces travaux Castor. Un chantier important, pour rénover les tunnels très anciens. Certains ont été construits en 1899, et n'avaient donc pas été conçus pour supporter le trafic des trains et des voitures que l'on connait aujourd'hui, ainsi que les multiples crues de la Seine.
Les vibrations et l'humidité ont fragilisé les fondations du RER. Il faut dire que la ligne C du RER, c'est 24 trains par heure, dans Paris intra-morus, et 540 000 voyageurs par jour.
357 colonnes de près d'un mètre 30 de diamètre ont été créées, sous une portion de 150 mètres de tunnel.
Ce chantier au long court reprendra l'été prochain. Les fondations d'un nouveau tronçon seront consolidées. Mais les travaux devraient durer ainsi jusqu'en 2023. La SNCF estime que si elle avait décidé de réaliser tous ces travaux d'un coup, il aurait fallu trois ans d'interruption du trafic. Ce chantier a déjà coûté 350 millions d'euros.
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