SNCF : "Inacceptable que des voyageurs soient bloqués quand il y a un coup de vent", selon la Région Normandie

La Région Normandie demande des comptes à SNCF Réseau, et veut des explications. Ce lundi, 200 passagers d'un train Nomad de la Ligne Le Havre - Rouen - Paris sont restés coincés à bord du train pendant plus de 8 heures à Saint-Laurent-de-Brèvedent. Avec les fortes rafales de vent, un arbre est tombé sur les deux voies entre Le Havre et Bréauté, coupant les caténaires et interrompant le trafic sur l'ensemble de la ligne pendant plusieurs heures. Déjà jeudi dernier, des catenaires ont cédé et des arbres se sont couchés sur des voies entre Rouen et Paris, des trains sont partis de Paris direction Rouen avec près de 6 heures de retard.

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La Région demande à SNCF Réseau un plan d'action, une cartographie de la présence des arbres le long des voies, pour les couper et en finir avec ces problèmes. Jean-Baptiste Gastinne est vice-Président de la Région Normandie chargé des transports.

"C'est à SNCF Réseau d'entretenir la végétation le long des voies"

"Moi, je voudrais lancer un coup de gueule contre SNCF Réseau parce qu'on a investi, nous la région Normandie, on a investi deux milliards d'euros dans les trains, on a gagné en ponctualité, on a gagné en modernité, on a gagné en confort, et on ne va pas continuer à bloquer le système dès qu'il y a un coup de vent. Et c'est à SNCF Réseau d'entretenir la végétation le long des voies. Parfois ce sont des arbres qui sont sur des terrains qui leur appartiennent, parfois ça appartient à d'autres, à des propriétaires privés ou à des communes. Mais c'est à eux de nous proposer un plan de gestion de la végétation le long des voies. C'est surtout un sujet financier, abattre le long des voies, ça coûte cher. Simplement c'est de la compétence SNCF Réseau, c'est de la compétence du gestionnaire d'infrastructure. Et donc j'attends de SNCF Réseau qu'on nous présente ce plan. Parce que, encore une fois, c'est inacceptable que les voyageurs soient bloqués, que des lignes entières soient bloquées dès qu'il y a un coup de vent".

"Je souhaiterais que le long des voies, on gagne cinq mètres en profondeur, de chaque côté"

"Clairement, celui qui a une vision globale de la ligne, c'est le gestionnaire d'infrastructure, c'est SNCF Réseau et donc c'est lui qui sait où sont les arbres, c'est lui qui sait à qui appartiennent les terrains, où sont les arbres. Et nous, on peut l'accompagner, évidemment qu'on l'accompagnera pour aller solliciter les maires des communes, on les connaît bien. Ce sont des partenaires réguliers de la Région, et les maires peuvent aider, ensuite, pour aller voir les propriétaires privés. On me dit qu'il y a de plus en plus de coups de vent, peut-être, il faut voir ça avec Météo-France, c'est possible. Mais enfin, on est dans une région littorale, le vent souffle et ce qui n'est pas acceptable, c'est qu'il n'y ait pas un plan ambitieux, avec des investissements à la clé qui permettent de mieux gérer la végétation le long des voies. Moi, je trouve que les arbres sont trop près. Je souhaiterais que le long des voies, on gagne cinq mètres en profondeur si vous voulez, de chaque côté de la voie pour éviter ce risque de chutes d'arbres sur les voies ou sur les caténaires".

"Il faut lancer un chantier ambitieux de maitrise de la végétation"

SNCF Réseau et SNCF Voyageurs doivent faire un retour d'expérience sur ce qui s'est passé, la gestion de la crise et la prise en charge des voyageurs bloqués. La Région espère avoir un rapport d'ici à trois semaines à un mois. Jean-Baptiste Gastinne demande à voir les responsables de SNCF Réseau et SNCF Voyageurs pour lancer rapidement un chantier de maitrise de la végétation.

Interrogé vendredi dernier sur France Bleu Normandie, Vincent Palix, le directeur SNCF Réseau Normandie assure que l'entreprise fait tout pour limiter l'impact de ces chutes d'arbres, mais dit-il, tout ne peut pas être évité. SNCF Réseau indique que 24 000 arbres ont été coupés le long des voies ferrées en France en 2023.

Ce sont soit des arbres qui sont situés aux abords des voies, et bien qu'étant bien portants, solidement ancrés, ont été couchés par la tempête, ou aussi des arbres qui sont situés chez un riverain et qui, eux aussi, n'ont pas supporté la tempête. Et nous sommes en contact constant avec les collectivités locales pour sensibiliser les riverains. Nous constatons ces dernières années une augmentation de la fréquence et de la puissance des tempêtes.

Ce phénomène s'impose clairement à nous. En 2023, nous sommes montés jusqu'à 24 000 arbres coupés le long de nos voies ferrées et tout arbre coupé, c'est un arbre de moins qui potentiellement pourrait tomber sur les voies ferrées lors d'une tempête. Donc c'est une action de long terme puisqu'il y a énormément de linéaire sur lequel il faut avoir une action d'élagage. Mais c'est une action qui, dans le temps long, contribue nettement à la diminution de l'impact des tempêtes".