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Salon du Bourget : "des avions hybrides électriques en 2030 ou 2035" pour le patron d'Aerospace Valley

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C’est un des enjeux de la filière aéronautique dont il est beaucoup question au salon du Bourget : imaginer un avion plus vert. « On n’a pas attendu les injonctions de la société pour s’y mettre. C’est même une priorité depuis des années", explique Yann Barbaux, le président d'Aerospace Valley.

Yann Barbaux le président d'Aerospace Valley
Yann Barbaux le président d'Aerospace Valley © Radio France - Stéphanie Brossard

Le trafic aérien doit doubler, d'ici 2050, et dans le même temps, la filière a promis de diviser par deux, ses émissions de CO2. C’est un des sujets majeurs évoqués au salon de l’aéronautique et de l’espace du Bourget. La Nouvelle Aquitaine a signé cette semaine son adhésion à la charte Clean Sky (pour un ciel plus propre), pour permettre aux PME de la région d'accéder à des financements européens, sur cette question de réduction d’empreinte écologique. Entretien avec Yann Barbaux, le président d'Aerospace Valley.

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L’avion est sans cesse montré du doigt pour la pollution qu'il génère. Des députés ont récemment voulu interdire les vols domestiques en France. Que répondez-vous aux injonctions pour une planète plus respectueuse ? 

C’est le résultat sans doute d’une communication qui n’a pas été assez active de notre part sur le sujet. Mais depuis la création de l’aviation, notre industrie travaille à la réduction de la consommation et donc des émissions, et pour des raisons économiques également. On rappelle souvent que, entre un avion conçu à la fin des années 60 et un avion conçu au début des années 2010, on a déjà réduit les émissions de 75%. L'aviation ne représente aujourd’hui qu'entre 2 à 3% des gaz à effet de serre. L’aviation pollue moins que les serveurs informatiques mais les gens continuent à utiliser internet sans se poser de questions ! Alors oui, on encore a des efforts à faire, mais il faut aussi avoir ça en tête. 

Pour qu'un avion type A 320 vole uniquement à l'électrique, il faudrait des batteries 8 fois plus puissantes qu'actuellement

Il y a quelques années, on a fait des calculs et montrer que pour qu'un avion type A 320 vole uniquement à l’électrique, il faudrait que les batteries soient 8 fois plus performantes que les meilleures batteries actuelles. Et pour l’instant, ça n’existe pas, même pas au fond d’un laboratoire de recherche. Donc il faut qu’on trouve des paliers intermédiaires. 

Je suis convaincu que l’électrique sera la révolution suivante, l’hybridation de l’électrique, comme on le voit pour la voiture. On a des projets et des technologies qui arrivent à maturité, avec pour l’instant, des couplages entre électrique et thermique. Autre piste intéressante parce qu’elle permettrait de décarbonner complètement, ce sont les piles à combustible hydrogène. Mais il y a d’autres problèmes à régler : produire de l’hydrogène, qui serait lui-même vert, et stocker cet hydrogène à bord (qui représente des volumes plus importants que les réservoirs de kérosène actuellement). On peut aussi imaginer, du kérosène remplacé par un carburant provenant lui-même d’un recyclage de CO2, qu’on aurait capté et réintroduit dans le moteur actuel.

Tout ça pour dire, que ça ne nous agace pas ces réflexions en rafale ces derniers temps sur l’avion qui pollue, mais c'est l'axe principal des recherches et des investissements de l’industrie aéronautique. La prise de conscience est là et depuis longtemps. 

Un avion qui pollue pas ou moins, ça veut dire des avions plus petits, et pour quand ?

Des avions hybrides électriques transportant 50 à 100 personnes, en 2035. Et sur des distances courtes, en embarquant 10 à 20 passagers, on peut aboutir plus rapidement peut être avant 2030. Ces créneaux ne sont pas viables aujourd'hui pour des compagnies aériennes mais ça pourrait le devenir. 

Il y a des mouvements en Europe du Nord et des députés en France pour dire qu’il faut bannir l’avion sur les courtes distances...

Il faut regarder. Sur des distances de 400 km, en pur électrique, il n’y a pas de pollution. Et il se trouve qu’on a beaucoup de petites infrastructures aéroportuaires en France qui sont sous utilisées ! Et puis, si vous prenez l'e-Fan (le biplace d'Airbus qui a fait 500 km au dessus de la Manche en 2015, pour ce qui des nuisances sonores également reprochées, au sol, il n'y a pas de bruit. 

Sur les longues distances, dès que l'on veut traverser un océan, il n’y a pas d’autres solutions que l'avion. Il y a une demande grandissante des économies et des populations dans des zones en fort développement comme l’Asie ou l’Amérique du sud. Il faut que ce ça se fasse, en respectant l’environnement. Notre programme "FlightPath 2050" vise à avoir deux fois moins d’émissions en 2050, qu’en 2005, en partant de l’hypothèse que le trafic aérien aura doublé. On s’y tient. 

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