Passer au contenu
Publicité

Presque 7 ans après l'inauguration de la LGV Tours-Bordeaux, des riverains de nouveau devant le tribunal de Poitiers

Par

Inauguré en février 2017, la LGV Sud Europe Atlantique est toujours au cœur de conflits. Ce jeudi 14 mars, 4 dossiers de riverains se plaignant des nuisances et des pertes de valeurs immobilières de leur logement ont été étudiés au tribunal administratif de Poitiers.

Le tribunal administratif de Poitiers Le tribunal administratif de Poitiers
Le tribunal administratif de Poitiers © Radio France - Clément Tricot

Presque 7 ans après l'inauguration de la ligne à grande vitesse Tours Bordeaux (LGV Sud Europe Atlantique) des riverains sont de nouveau devant les tribunaux. Ce jeudi 14 mars, 4 dossiers ont été présentés au tribunal administratif de Poitiers. Les riverains, dont certains habitent leur maison depuis près de 50 ans se plaignent des nuisances sonores, ou encore des vibrations à chaque passage de trains. "Ça m'a changé tout mon cadre de vie. J'étais en pleine campagne. Maintenant, je suis presque en ville, je dirais même dans une zone presque industrielle", explique une habitante de Saint-Genest-d'Ambière dans la Vienne, dont le logement est à environ 50m de la LGV, "C'est pire que tout. Je suis enfermé, je ne vois plus le coucher de soleil".

Publicité

Difficile pour cette retraitée propriétaire de ce logement depuis ses 19 ans de vivre une vie tranquille. "On me dit qu'il faut tenir compte de l'intérêt public", explique-t-elle, "mais moi, ma vie, elle est bouleversée. Elle devient à peine vivable pour le bruit". La riveraine explique avoir installé du triple vitrage et envisager des travaux de toiture, mais ne se fait pas d'illusions : "Quand on est dans le jardin, quand on veut déjeuner dehors avec sa famille, c'est impossible. On n'a pas de conversation. Voilà ce que ça a changé pour moi".

Bataille d'experts et incompréhension des requérants

Au tribunal, les échanges ressemblent à des batailles d'expert. D'un côté, les pièces fournies par les riverains insistent sur les nuisances sonores, ou encore sur les pertes de valeur immobilière des logements. De l'autre, la défense insiste, les éléments ne suffisent pas pour justifier de préjudices graves. C'est d'ailleurs vers ce constat que s'oriente la rapporteuse. Pour le moment, aucun des plaignants n'a obtenu gain de cause et pour certains riverains, c'est difficile, de comprendre ce qu'ils faut fournir pour justifier des préjudices subits, notamment quand l'appréciation des dossiers peut varier d'un tribunal à un autre.

"Une série de recours a été introduite devant différents tribunaux sur tout le tracé de la ligne Tours Bordeaux, mais également pour d'autres lignes, et notamment des lignes sur l'axe breton. On constate qu'en fait il y a une appréciation différente qui est faite des pièces qui sont produites par les requérants", explique Arielle Guillaumot, l'avocate des riverains, "devant un tribunal, certains rapports d'expertise ou certaines analyses de bruit seront par exemple considérées comme suffisantes pour apprécier le préjudice et devant d'autres tribunaux, ces éléments ne seront pas suffisants". Une situation qui étonne, mais qui est cohérente avec le fonctionnement normal des tribunaux.

"C'est aussi le jeu de la justice. Ce sont des êtres humains qui nous jugent", précise l'avocate, "La difficulté, c'est de savoir jusqu'où la personne doit aller pour prouver à quel point sa situation est grave. Quand elle produit des analyses de bruit, quand elle produit un rapport d'expert foncier. On a du mal à comprendre que ce ne soit pas suffisant et on a du mal à comprendre ce qui est attendu par le tribunal pour démontrer la réalité de ces préjudices".

La réponse sera peut-être donnée lors de la décision du tribunal attendue pour le 2 avril prochain.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined