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Pénurie de carburant: "Si on prend un jerrican, on nous regarde de travers", la galère des artisans mosellans

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Une partie des stations-services reste encore à sec ce mercredi en Moselle. La situation se tend pour les artisans, qui ont besoin d'essence pour se rendre sur leurs chantiers.

De nombreux automobilistes ont pris d’assaut la station-service du Cora de Saint-Avold, mardi 11 octobre. De nombreux automobilistes ont pris d’assaut la station-service du Cora de Saint-Avold, mardi 11 octobre.
De nombreux automobilistes ont pris d’assaut la station-service du Cora de Saint-Avold, mardi 11 octobre. © Radio France - Bastien Munch

Jamais Philippe n'avait été autant soulagé de tenir un pistolet à essence entre les mains. "Ça fait du bien par où ça passe", s'enthousiasme le jeune salarié d'une entreprise d'échafaudages, venu en camionnette avec ses collègues. Ils ont passé la matinée à chercher une station ouverte alors que la pénurie de carburants continue en Moselle, malgré l'annonce par la Première ministre de la réquisition des salariés chez Esso ExxonMobil, mardi 11 octobre. La grève a été reconduite mardi matin, et les artisans commencent à s'inquiéter pour leurs chantiers dans le département.

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"On fera comment quand il n'y aura plus d'essence ? On commencera à siphonner les camions ?" - Philippe, salarié d'une entreprise d'échafaudages

"On est allés jusqu'à Béning, on est passés à Creutzwald, à Überherrn... On a fait une dizaine de stations", explique Philippe. "Ça fait une heure qu'on roule, on doit travailler mais on peut pas. Et là c'est mort, c'est la réserve. Dans deux minutes, la camionnette s'éteint. Heureusement qu'il y a de l'essence ici..." Son entreprise d'échafaudages est déjà obligée de sélectionner les chantiers en fonction de la distance à parcourir. "Les chantiers à la frontière avec le Luxembourg, on ne peut plus les prendre, donc on perd de l'argent. On fera comment quand il n'y aura plus d'essence ? On commencera à siphonner les camions ?"

Le planning de Vincent est aussi perturbé, lui qui parcourt la région au volant de sa camionnette. "Je dois être dans la Meuse là, et j'ai déjà une heure de retard", explique-t-il en scrutant l'écran de la pompe à essence, pour ne pas dépasser le plafond de sa carte Total. "C'est un peu le bordel, même si c'est sur ma route je dois à chaque fois faire un petit détour pour voir s'il y a du carburant quelque part." 

Des urgences presque vitales

Et pour la plupart d'entre eux, impossible d'arrêter subitement leur activité . "Je suis quasiment à vide mais je suis quand même allé faire un enterrement ce matin", confie Bernard, à la tête d'une entreprise de monuments funéraires à Marienthal, sur la commune de Barst. "Ça devient tendu. Vous ne pouvez pas dire aux clients qu'on ne va pas enterrer leur proche parce qu'on manque de gazole ! Ce ne sont pas des urgences vitales, mais ça reste quand même très important..." 

Autre problématique pour les artisans : le ravitaillement des engins de chantier. "Si on vient avec des jerricans, les gens vont nous regarder de travers", redoute Bernard. "Je devrais venir avec ma mini-pelle mais ça va mettre deux heures... Et je n'ai pas le droit de prendre l'autoroute !"

L'appel au Préfet

Invité de France Bleu Lorraine ce mercredi, le président de l'Union des entreprises de Moselle en appelle au Préfet du département pour "prendre des mesures rapidement." André Bousser réclame, à l'instar de ce qu'à fait la préfecture de la Meuse, des priorités pour les professionnels aux stations-services :"nous avons demandé hier (mardi) une réunion de travail mais nous n'avons pas de nouvelle."

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