"Je ne vais parfois pas pouvoir rentrer chez moi" : des Rémois contre l'évolution de leur abonnement SNCF

Les règles de l'abonnement annuel SNCF évoluent : depuis le 7 février, les personnes qui l'ont souscrit ne peuvent plus systématiquement bénéficier du service "échange garanti". Ce dernier permettait à tout abonné qui le désire de prendre place à bord d'un autre train que celui qu'il avait réservé, même si le premier est complet.

Contactée par France Bleu Champagne-Ardenne, SNCF Voyageurs indique que le service "échange garanti n'est pas supprimé", mais désormais "proposé dans la limite d'un nombre de voyageurs supplémentaires sans place assise", le tout pour "garantir au maximum des conditions de confort et de sécurité optimales à bord du train", écrit la compagnie.
SNCF Voyageurs précise que "très peu de trains sont concernés par cette très forte affluence", et invite ses clients à "anticiper un maximum leurs échanges de dernière minute" sur ces trains très chargés.

Moins de souplesse pour les voyageurs

Pour les navetteurs croisés en gare de Reims, cette évolution est difficile à avaler. "C'est abusé", souffle Cathy, qui patiente pour prendre son TGV direction Paris. La trentenaire, qui travaille dans les assurances dans la capitale, reconnaît qu'il lui arrivait souvent de bénéficier de cette option. "Soit c'est le métro qui est en retard, soit c'est le travail où il y a quelque chose à finir", justifie Cathy. "Vu le prix qu'on paie, il faudrait quand même qu'on ait une petite souplesse, plaide la navetteuse, qui reconnaît que cette évolution va lui apporter "plus de stress".

Pour Damien, qui fait l'aller-retour tous les jours, cette modification de l'option "échange garanti" est "scandaleuse, honteuse". Ce trentenaire indique qu'il s'en servait "tous les jours". Désormais, alors qu'il paie un abonnement à près de 6 500 euros l'année, Damien craint "certains soirs", où il va "très certainement devoir dormir à Paris, à l'hôtel", parce qu'il ne pourra pas rentrer chez lui. "Si le dernier train est complet et qu'il n'y a pas de train ensuite, comment je fais ensuite?", s'interroge-t-il.

L'association des usagers du TGV Paris-Reims a lancé une pétition en ligne pour protester contre cette modification de l'option. Le 19 février, elle avait recueilli 1 890 signatures.