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À Toulouse, la future zone à faibles émissions inquiète les garagistes : "On va devoir fermer boutique"

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La ZFE devrait bientôt entrer en vigueur à Toulouse. Les véhicules les plus polluants vont être progressivement exclus du centre-ville jusqu'en 2024, où seuls les Crit'air1, 2, électriques ou à hydrogène pourront circuler. Une grosse perte pour les garagistes de quartier, inquiets pour leur avenir.

A Toulouse, Place Pinel, un garagiste veut alerter sur son avenir quand la Zone à Faibles Emissions sera mise en place. A Toulouse, Place Pinel, un garagiste veut alerter sur son avenir quand la Zone à Faibles Emissions sera mise en place.
A Toulouse, Place Pinel, un garagiste veut alerter sur son avenir quand la Zone à Faibles Emissions sera mise en place. © Radio France - Anouk CARON

La ZFE. Ce nom vous est peut-être encore inconnu mais vous allez de plus en plus en entendre parler. A Toulouse, progressivement, les véhicules les plus polluants ne pourront plus circuler dans cette zone à faibles émissions.

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Cette zone s'étend sur un périmètre de 72 km dans le centre-ville mais aussi à Basso Cambo, Borderouge, et le Stadium. Le but est de limiter la pollution dans l'air toulousain. 

Le périmètre de la Zone à Faible Emissions s'étend sur près de 72 kilomètres carrés, quasiment sur tout Toulouse.
Le périmètre de la Zone à Faible Emissions s'étend sur près de 72 kilomètres carrés, quasiment sur tout Toulouse. © Radio France - Toulouse Métropole

Si en 2021, les fourgonnettes, fourgons et poids lourds disposant d'une étiquette Crit'air 5 ou non-classés devaient déjà en être exclus. Le décret d'application n'est pourtant pas encore paru mais ce devrait être imminent, selon Jean-Luc Lagleize, député Modem de Haute-Garonne. 

Progressivement, de plus en plus de véhicules vont en être exclus jusqu'à ce qu'en 2025, seuls les véhicules dotés d'une vignette Crit'air1 et 2, électriques ou fonctionnant à l'hydrogène pourront circuler dans la ZFE. 

38% des 410.000 voitures de l'agglo toulousaine concernées 

Ce qui signifie, selon Raymond Vié, président du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) en Haute-Garonne, qu'en 2023 "14% du parc automobile ne pourra plus circuler car il ne sera plus conforme à la norme Crit'air et c'est dans 11 mois", s'exclame-t-il avant d'aller plus loin.  

"En 2024 ce sera 38% du parc automobile actuel qui ne pourra plus circuler." - Raymond Vié, président départemental du CNPA

Ce garagiste près de Saint-Cyprien s'inquiète pour les centaines de professionnels toulousains, qu'il estime entre 500 et 700. Lui même a environ 60% de sa clientèle qui roule avec un véhicule qui ne pourra pas circuler dans la ZFE. 

Sans ces véhicules anciens, appartenant aussi bien à des personnes âgées qu'à des jeunes comme premières voitures, ces petits garagistes du centre-ville sont très inquiets pour leur avenir.  

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Laurent Gheusi, garagiste place Pinel, a installé une banderole "Non à la ZFE. Le droit de travailler". "Je l'ai mise pour crier mon mécontentent, on ne sait pas ce qu'on va devenir nous les garagistes de centre-ville : on va devoir déménager ? Comment vont faire pour les personnes âgées qui ne peuvent pas se déplacer ?", explique-t-il. "On nous abandonne complètement", déplore-t-il.

"Nous on va arrêter l'activité parce que depuis qu'ils ont annoncé la ZFE, on a réduit la voilure et en fin d'année, on va fermer boutique", annonce Patrice Dardenne, patron d'un garage à Barrière de Paris. Il estime qu'environ 80% de sa clientèle roule avec ses vieux véhicules "donc on est voués à l'échec commercial de notre entreprise"

Une transition à amorcer de toute urgence

"On va avoir un grand nombre d'entreprises qui risquent d'avoir des difficultés, voire de fermer et d'avoir un taux de chômage qui va s'accentuer", acquiesce Raymond Vié.  La solution pour ces garagistes : pour survivre, il faudrait de toute urgence se convertir et adapter les garages aux véhicules hybrides et électriques

Mais c'est un investissement totalement aux frais des garagistes, déplore le président de la CNPA de Haute-Garonne : "nous avons aucune aide, rien". Si Raymond Vié dit être en accord avec l'objectif de diminution de la pollution avec la ZFE, il regrette une "décision pour laquelle nous n'avons pas participé à une concertation on nous a mis devant le fait accompli". 

Des aides sont pourtant possibles pour les professionnels et particuliers qui souhaiteraient changer de véhicules dans le cadre de la ZFE. La Métropole le prévoit à condition d'avoir un revenu fiscal en dessous de 35.000 euros. Le syndicat des garagistes voulait aller plus loin : il demandait des prêts à taux zéro pour aider les Toulousains à s’équiper en véhicules moins polluants. 

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