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VIDEO - L'émotion d'un ex-mineur de Neuves-Maisons pour les 150 ans de la mine de fer

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Cette année 2024 marque les 150 ans de l'ouverture de la mine de fer de Neuves-Maisons en Meurthe-et-Moselle. Les festivités commencent dimanche 14 avril avec la pose d'une plaque commémorative dédiée aux "Hommes du Fer", dont fait partie Gilbert Parmentier, l'un des derniers encore en vie.

Sa voix est un peu éraillée, son corps grince et de violentes quintes de toux le secouent de la tête aux pieds. En revanche, sa mémoire, elle, est intacte. Gilbert Parmentier, bientôt 90 ans, se souvient de tout. Pour les 150 ans de l'ouverture de la mine de fer de Neuves-Maisons (1874), il a pris le temps de se confier sur son passé et surtout son présent.

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Dimanche 14 avril, une plaque sera accrochée pour rendre hommage aux "Hommes du Fer" qui sont descendus dans la mine de Neuves-Maisons. Un bel hommage, mais pas suffisant pour Gilbert qui voudrait aussi une plaque pour ceux qui l'ont accompagné lors de la réouverture de la mine au public dans les années 90. Voir que les souterrains qu'il a arpentés pendant près de 14 ans accueillent désormais environ 10.000 visiteurs par an, le rend fier : "Quand vient l'été et qu'il y a des familles complètes avec les enfants, c'est une très bonne chose. Comme ça, on peut montrer aux gosses ce qu'on vivait."

"On était fier d'être là-dedans"

Il y avait d'abord les risques du quotidien. Le jour de ses 18 ans, Gilbert débute le travail à la mine. Il ressortira près de 14 ans plus tard avec de nombreux os cassés : "Une machine de trente tonnes m'a serré contre un mur. Mon bassin a éclaté. Les deux clavicules aussi. Cinq ans avant, j'ai eu deux vertèbres fracturées." Ses accidents ont encore aujourd'hui des conséquences : "Souvent, j'ai des douleurs. Je crois marcher droit, mais non. Je vais de travers. Malgré ça, j'avance. C'est toujours un peu la vie de mineur : marche ou crève." Lui est bien là, toujours debout, pas comme certains de ses amis. L'un d'eux est mort pendant le travail. Gilbert a éduqué ses quatre orphelins. Il n'en dira pas plus, trop ému.

Plusieurs fois, Gilbert retient ses larmes. Surtout quand on évoque la fierté d'être mineur : "On était une famille. On était fier d'être là-dedans, on était bien. On ne rêvait pas d'aller ailleurs." Le pire pour lui a été la fermeture de la mine en 1968 : "C'était un métier qu'on aimait. Imaginez, du jour au lendemain, on vous dit que c'est terminé. Qu'est-ce qui se passe dans votre tête ? C'est plus que de la déception. On avait des projets, progresser dans la société, faire une vie avec des enfants… Mais d'un coup, c'est fini. C'est terrible. On s'enferme dans un coin, on pleure et on ne comprend pas."

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