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Une polémique entre pêcheurs et plaisanciers prend de l'ampleur, le maire de Banyuls riposte en vidéo

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Discorde dans le port de Banyuls-sur-Mer. Un habitant voudrait s'installer en tant que pêcheur professionnel mais impossible de louer un anneau dans le port. Le maire, accusé de privilégier les plaisanciers et de ne pas soutenir l'activité locale, se défend et affirme que le port est déjà plein.

Mickaël Chiajese espère pouvoir bientôt lancer son activité à Banyuls Mickaël Chiajese espère pouvoir bientôt lancer son activité à Banyuls
Mickaël Chiajese espère pouvoir bientôt lancer son activité à Banyuls © Radio France - Clothilde Jupon

À 39 ans, Mickaël Chiajese avait le projet de se reconvertir. Ce Catalan, installé avec sa famille à Banyuls espérait, après sa formation au lycée de la mer à Sète, pouvoir exercer en tant que pêcheur professionnel chez lui. Mais depuis deux mois, impossible d'obtenir un anneau pour mettre à quai son bateau de 8,5 mètres à Banyuls.

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"Apparemment il n'y a plus de place, en tout cas, c'est ce qu'on m'a dit", soupire le Banyulenc. Alors il s'est rendu lui-même au quai des pêcheurs : "il y a un emplacement qui fait un petit peu moins que 8,5 mètres, mais je pense qu'il y a des possibilités en poussant un peu, simplement, c'est au maire, qui a la gestion du port, de prendre la décision."

Plusieurs kilomètres pour trouver du poisson frais

L'idée de Mickaël serait de relancer la pêche et notamment une activité de vente directe à quai, qui s'est perdue au fil du temps. "Aujourd'hui, il faut prendre la voiture et aller jusqu'à Argelès ou Port-Vendres pour acheter du poisson frais" explique-t-il, en espérant pouvoir bientôt apporter une solution de proximité aux Banyulencs.

Les habitants sont d'ailleurs nombreux à soutenir ce projet. Mais le maire de Banyuls-sur-Mer, Jean-Michel Solé, n'a "pas de solution pérenne à lui proposer dès aujourd'hui." C'est ce qu'il a annoncé dans un communiqué vidéo publié sur Facebook pour calmer la polémique.

Car la colère monte petit à petit du côté des pêcheurs, notamment pour Manu Martinez le président du syndicat des petits métiers d'Occitanie. "Les pêcheurs professionnels sont trois à Banyuls, alors qu'ils étaient douze auparavant" se rappelle-t-il. "Aujourd'hui, on a un jeune motivé qui veut s'installer et on lui répond simplement qu'il n'y a pas de place ? Il n'y a surtout pas d'envie !" s'indigne Manu Martinez face à la situation.

Une liste d'attente interminable

"De la place quand on le veut, on la trouve !" rajoute-t-il en soulignant le nombre de bateaux de plaisance amarrés à Banyuls, "on va laisser mourir les petits métiers pour devenir un port totalement aseptisé, sans vie".

Les deux secteurs -la pêche professionnelle et la plaisance, sont en effet en concurrence directe. "Une place est louée parfois jusqu'à dix fois plus cher à un plaisancier qu'à un pêcheur", nous glisse-t-on, "alors forcément les calculs sont vite faits."

Mais le maire s'indigne de cette accusation dans son communiqué de presse : "Je réfute la polémique qui tend à présenter la réalité selon une dichotomie opposant plaisanciers aisés et professionnels indigents, car tout le monde a sa place à Banyuls… sans considération financière et dans la seule limite des anneaux disponibles."

Avant d'expliquer : "Il faut comprendre que nous sommes réellement contraints par la configuration de notre infrastructure portuaire et par l’absence de place disponible à ce jour pour accueillir un bateau de 8 mètres, stocker sur les quais l’ensemble du matériel afférent à une activité de pêche, sans parler du fait que l’ensemble des locaux attenants sont déjà attribués."

Cependant, Jean-Michel Solé l'assure, "nous avons toujours fonctionné avec une liste d'attente, et Mickaël pourra se voir attribuer une place dès qu'un anneau se libérera".

En attendant, le Banyulenc travaille dans le port de Port-Vendres, une solution qu'il espère temporaire.

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