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À Saint-Renan, des habitants protestent contre la destruction de l'ancienne clinique

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L'ancienne clinique de Saint-Renan (Finistère), un manoir du XIXe siècle à l'abandon, sera prochainement rasée pour construire une cinquantaine de logements neufs. Des citoyens et des élus d'opposition s'inquiètent de la disparition d'un pan du patrimoine local. Une pétition a été lancée.

L'ancienne clinique Saint-Ronan a fermé définitivement en 2005. L'ancienne clinique Saint-Ronan a fermé définitivement en 2005.
L'ancienne clinique Saint-Ronan a fermé définitivement en 2005. © Radio France - Nicolas Olivier

C'est une bâtisse du XIXe siècle en bien piteux état. À quelques pas du centre-ville de Saint-Renan près de Brest dans le Finistère, dissimulée derrière des palissades métalliques et son immense mur d'enceinte, l'ancienne clinique Saint-Ronan sera bientôt démolie dans le cadre d'un programme immobilier porté par Brest Métropole Habitat (BMH). Une destruction qui n'est pas sans émouvoir des habitants, qui ont lancé une pétition.

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Nolwenn Leroy et Benoît Hamon y sont nés

Le site a certes perdu de sa superbe mais il reste bien présent dans la mémoire collective de la ville. "C'est mon lieu de naissance, là où j'ai commencé à travailler", se souvient Yvette. C'était une sorte de château que je trouvais magnifique." Il n'est pas difficile de trouver des passants concernés : "Mes petits enfants y sont nés, c'est comme ça, c'est triste", dit une autre retraitée du quartier.

Entre 1966 et 2004, des milliers de femmes résidant dans le Pays d'Iroise ont donné la vie dans cette clinique, où sont nées des personnalités comme la chanteuse Nolwenn Leroy, l'ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon, ou la championne olympique de handball Pauline Coatanéa. L'établissement, propriété historique de la famille Lucas, était très apprécié des Renanais, aujourd'hui nostalgiques.

La destruction d'un "patrimoine culturel et affectif"

En lieu et place de ce vestige municipal, c'est un ensemble flambant neuf comprenant 44 appartements pour seniors et sept petites maisons qui va sortir de terre d'ici la fin 2023. L'utilité du projet n'est pas contestée, mais son emplacement ne passe pas pour la cheffe de l'opposition Armelle Jaouen (Nouvel Élan) : "Le patrimoine, une fois qu'il est détruit, n'est plus accessible aux générations futures, et ça nous paraît important qu'on puisse garder une trace de notre histoire. C'est du patrimoine culturel et affectif." 

L'architecte des Bâtiments de France a pourtant examiné le dossier sans y trouver rien à redire. Ce qui suscite l'incompréhension de Lucile Laot, bénévole à l'association Le Nouvel Élan de Saint-Renan : "J'habite juste un peu plus bas, on ne peut pas choisir la couleur de la maison à cause des Bâtiments de France. Et ici c'est acceptable de détruire un manoir pour construire un immeuble, ça pose des questions."

Un projet "très structurant" pour le maire

Ce manoir, le maire (divers droite) Gilles Mounier le qualifie plutôt de "friche urbaine, une ancienne bâtisse délabrée" par les années de squat qui ont suivi la fermeture définitive de la clinique en 2005. Il rappelle que cette opération de renouvellement urbain est un "projet très structurant pour Saint-Renan." L'édile assure que "le mur d'enceinte sera maintenu, une partie de la végétation aussi, et des espaces verts seront créés."

Les opposants envisagent de déposer un recours contre le permis de construire. Le temps presse, car les travaux devraient bientôt débuter. Au premier trimestre 2022, selon BMH.

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